La tentative des miliciens du Front Polisario, soutenu par l’Algérie, d’attaquer samedi un groupe de civils à Mahbès, au Maroc, près de la frontière avec l’Algérie, est la preuve supplémentaire de la volonté du régime militaire algérien de « brûler la terre dans la région maghrébine », analyse le journal français La Voix du Nord, rappelant que le pays d’Abdelmadjid Tebboune a déployé en octobre ses troupes ainsi que des armes lourdes à Tindouf, près de la frontière marocaine.
Dans une récente déclaration, le ministre des Affaires étrangères marocain, Nasser Bourita, affirmait que « les indicateurs témoignent de la volonté de l’Algérie d’allumer la guerre dans la région », soulignant que la guerre serait la seule réponse de l’Algérie aux « succès de Rabat sur la scène internationale concernant la question du Sahara », notamment la reconnaissance du royaume sur ce territoire par l’Espagne et la France.
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Selon le journal français, le Centre de recherche italien IARI s’était penché sur cette question en septembre dernier, soutenant que « les tensions transfrontalières entre le Maroc et l’Algérie restent élevées, et que tout incident pourrait entraîner une véritable crise en Afrique du Nord, constituant un scénario catastrophique susceptible de déstabiliser le fragile équilibre dans la région ».
Le risque d’une confrontation imminente entre les deux voisins semble réel, assurent les analystes, évoquant la course à l’armement des deux pays. Le budget militaire du Maroc pour 2025 a augmenté de 7 %, contre 10 % pour l’Algérie. De son côté, le Conseil de sécurité de l’ONU a exprimé fin octobre son « inquiétude profonde » face au risque d’escalade des tensions dans la région au cours des derniers mois.