Le nord du Maroc est réputé pour la vente des produits alimentaires étrangers, notamment espagnols, dont le fromage, la charcuterie Halal, le chocolat, les produits d’entretien, le fromage rouge et la mortadelle. Et tout ceci à des prix abordables. Ces produits, entre-temps disparus des étalages après la fermeture de la frontière avec Sebta, sont de retour depuis peu, mais cette fois-ci à des prix exorbitants, en raison des taxes douanières.
« Depuis que les produits sont soumis aux taxes douanières, le prix a presque triplé en seulement 1 mois et demi. À titre d’exemple, la mortadelle Chef qui se négociait entre 56 et 58 dirhams l’an passé, se vend à 130 dhs depuis une quinzaine de jours », a expliqué à Al Bayane, Imad, jeune propriétaire d’une laiterie-sandwicherie dans le centre-ville de Tanger. Cette situation s’explique aussi par le fait que « les spéculateurs achetaient chaque stock qui se présentait. En rendant le produit rare, il devient logiquement plus cher. Voilà comment un produit qui n’a jamais dépassé 60 dhs, a atteint 200 dhs », a-t-il ajouté, parlant de la mortadelle Chef.
Du côté des commerçants, « lorsque les produits n’étaient pas soumis aux taxes douanières, on gagnait plus de 50 %. Aujourd’hui, on tâtonne péniblement les 25 % », se désole le jeune restaurateur soulignant qu’ « avant la fermeture des frontières, avec 10 000 dhs, nous avions assez de marchandises pour le mois. Maintenant, 10 000 dhs, cela équivaut avec la marchandise pour la semaine ».
Au regard de cette situation que traversent commerçants et acheteurs dans le nord du pays, « il est urgent que nos investisseurs et hommes d’affaires fassent un effort pour offrir aux Marocains des produits de grande qualité. Je n’aime pas donner l’exemple de la Turquie, mais aujourd’hui ce pays a des produits qui rivalisent ceux de l’UE, nous devons nous en inspirer », a-t-il martelé.