Cette nouvelle entité est dédiée au développement de solutions informatiques basée sur une plateforme Java. Les solutions Ilem ciblent la grande distribution, l’administration publique, les métiers de la justice et, plus généralement, la gestion d’entreprise. L’export est le principal marché que vise Ilem Maroc. Ses responsables affirment ne pas cibler le marché local dans un premier temps. L’option reste, évidemment, envisageable « si des opportunités se présentent ». Une équipe de 11 personnes, dont 8 ingénieurs, tâchera de mener à bien cette expérience.
A Ilem, l’on préfère à l’expression « offshore » le concept « smartshore », qui est « un offshore éthique et intelligent ». « L’objectif n’est pas seulement d’améliorer sa marge mais d’offrir de réelles perspectives d’évolution de carrière aux salariés aussi », est-il expliqué. Le smartshore renvoie à une ambiance de start-up où l’on travaille comme dans une famille. Le choix de s’installer dans une villa aménagée à la marocaine, au bord de la mer et loin de Casanearshore, le quartier d’affaires consacré, n’est donc pas un hasard.
Le directeur général, Jamal Bencheikh, est un Marocain qui, en 1982, à l’âge de 18 ans, décide de partir en France pour finir ses études. C’est le début d’une success story. La rencontre avec Migros (voir encadré) est décisive. En 2001, le jeune ingénieur passe du poste de simple salarié à celui de directeur général quand Migros décide de changer son organisation informatique en migrant vers le système SAP. Bencheikh prend alors la tête d’Informatique Lémanique. Devenue Ilem SA, par un vote de 80% de ses salariés, la PME avait pour mission d’éviter un plan social qu’aurait entraîné ce saut technologique. C’est la raison pour laquelle elle est constituée d’anciens salariés de Migros. Ce denier était le principal actionnaire et client de la toute jeune pousse. Mais cet équilibre, pour le moins précaire, devait évoluer vers plus d’indépendance. Étoffer son portefeuille activités, clients et produits, monter dans le capital : des choix qui s’imposaient. C’est mission accomplie pour Bencheikh. Ilem compte aujourd’hui parmi les principales sociétés de services informatiques suisses romandes. Ses clients sont éparpillés un peu partout dans le monde. Migros, autrefois majoritaire, a vu sa part passée à 1/3 dans le capital de la SSII. Jamal Bencheikh, conforté par la réussite d’Ilem, vise déjà l’an 2032.
Migros : Le « coûteau suisse »
Migros est un conglomérat de coopératives. Fondée en 1925 par Gottlieb Duttweiler, Migros emploie aujourd’hui près de 80.000 collaborateurs et réalise un chiffre d’affaires annuel de plus de 20 milliards de francs suisses (140 milliards de DH environ).
Dotée d’une organisation en « couteau suisse », Migros compte un éventail étonnement varié de métiers : tourisme, chocolaterie, industrie, sports et loisirs… Ce n’est pas tout : une banque et une caisse de retraites en plus. Migros est donc l’exemple d’une intégration verticale et horizontale réussie. Il conçoit, fabrique, finance, markette et distribue ses propres produits.
Le statut de coopérative de Migros est son point le plus fort. « Nous n’avons pas d’actionnaires, tout ce que nous réalisons comme bénéfice est réinvesti » confie Guy Vibourel, le directeur général de Migros Genève.
L’Economiste - Nabil Taoufik