Face au Parlement, le Directeur général de l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie, Karim Tajmouati a présenté un exposé sur le recensement des biens immobiliers en déshérence (4200 environ) au Maroc. Lors de sa présentation, il a pointé d’un doigt accusateur l’Association droit et justice au Maroc (ADJM) représentant des victimes de spoliation foncière.
Le directeur général reproche à l’ADJM de n’avoir jamais remis les 400 dossiers qu’elle avait évoqués lors de la réunion du 4 juin 2018 avec le ministère de la Justice à l’époque de l’ancien ministre, Mohamed Aujjar, rapporte L’Économiste. "Je n’ai pas vu un seul dossier à ce jour. À ma connaissance, ces affaires dont se prévaut l’association n’ont pas été non plus transférées aux autorités compétentes", déclare Karim Tajmouati. Pour lui, l’ADJM est "majoritairement composée de voleurs".
Seulement, cette association n’a jamais reconnu le nombre officiel des dossiers de spoliation foncière. À en croire son secrétaire général, Stéphane Vabre, il n’existe qu’une centaine de dossiers. "La liste dont nous disposons depuis 2018 se base sur un recensement effectué via le site de l’association (www.droitjustice maroc.fr). Les requérants y déposent leurs documents accompagnés d’une déclaration sur l’honneur", fait-il savoir.
L’ADJM s’étonne des accusations portées à son encontre. Par la voix de son porte-parole, l’association dit n’avoir jamais été convoquée à la réunion trimestrielle convenue avec le ministère, ni à celle de la commission anti-spoliation malgré sa demande insistante. L’ADJM annonce qu’il enverrait une correspondance au roi Mohammed VI et se dit prête à s’expliquer.
De même, elle entend saisir le DG de l’administration foncière pour qu’il l’éclaire sur les fondements de ses accusations. "Ses déclarations sont surprenantes ! M. Tajmouati est peut-être victime de fausses informations", déclare le SG de l’association des victimes de spoliation foncière. L’association enverra un troisième courrier aux parlementaires.