SFR délocalise au Maroc

20 septembre 2004 - 23h19 - France - Ecrit par :

Attirés par une main-d’œuvre abondante et assez qualifiée, de plus en plus d’entreprises françaises, notamment, ont pris option pour la délocalisation de certaines de leurs activités au Maroc.

Après Dell, Cégétel, Télé 2 et AOL, c’est au tour de la société Timing, sous-traitante exclusive de SFR, de décider de délocaliser ses standards de renseignements au Maroc. Dans quelques mois, les communications passées la nuit et le dimanche ne seront plus prises en charge depuis leur centre téléphonique basé à Montrouge, en région parisienne, mais par des opérateurs marocains.

Déjà des services sont gérés depuis la capitale économique du Royaume puisque en mai 2001, une partie des activités du site de Montrouge était opérationnelle à Casablanca.

Il est vrai que la France est encore loin des Etats-Unis qui délocalisent massivement vers l’Inde, un cabinet américain ayant même prédit la délocalisation de plus de 3 millions d’emplois américains d’ici à 15 ans. Toujours est-il qu’une cinquantaine de centres se partagent aujourd’hui le marché local et emploient environ 5.000 Marocains. Un chiffre qui devrait tripler en trois ans.
Nouvelle activité dopée par les formidables avancées dans le domaine des télécommunications, ces structures sont ainsi en passe de réaliser une percée spectaculaire au plan national. Et pour conforter cette propension, le Royaume qui mise sur ce secteur a récemment mis en place un comité auprès du Premier ministre pour améliorer la compétitivité des services marocains.

En lui même, le challenge n’est pas pour autant difficile à réussir puisque le pays dispose d’une infrastructure télécoms de qualité, d’un bon niveau de francophonie, d’une meilleure compétitivité du niveau salarial et d’un cadre juridique stable.
« Chouchou » des entreprises françaises, le Maroc, en pole position devant la Tunisie et la Roumanie, offre également une très bonne qualité de bande passante et un vivier de jeunes diplômés. D’autres atouts sont à signaler, une semaine légale de 48 heures et surtout une fiscalité clémente avec notamment l’exonération d’impôts sur les bénéfices pendant 5 ans pour les sociétés travaillant pour l’export.

Le choix du Royaume pour un tel processus s’explique aussi, fait-on valoir, par sa proximité géographique et culturelle et par le bassin de compétences pointues de la région. Les téléopérateurs sont appelés à intervenir dans plusieurs domaines et notamment en matières d’informatique, de vente par correspondance, de tourisme et de transport de colis.

C’est en tous les cas ce qui a poussé récemment Unilog à envisager l’ouverture d’un centre de services à Rabat, en partenariat avec Sofrecom, filiale de France Telecom. Tandis que Sofrecom va apporter sa maîtrise des grands projets en télécommunications et son expérience de plus de 30 ans à l’international, en particulier au Maroc dans le domaine des systèmes d’information, Unilog va apporter son savoir-faire sur les prestations de développement et de maintenance des systèmes d’information.

Abdelali Boukhalef - Le Matin

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Sujets associés : France - Délocalisation - Télécoms - Sous-traitance

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