« Qu’est-ce que ça donne comme droit ? Qu’est-ce que ça impose comme devoir ? Qu’est-ce que ça procure comme avantages ? Et en quoi ça vous engage à être membre d’une communauté nationale ? À quoi croit-on quand on est français ? », s’est interrogé François Bayrou, lors d’un entretien sur RMC vendredi. Le premier ministre français a récemment évoqué « un sentiment de submersion » migratoire, suscitant une vive polémique, rappelle Le Monde. « On peut entrer dans un débat, il faut réfléchir à la manière dont [il] est organisé », mais « on ne va pas tout repousser » à la prochaine élection présidentielle, a-t-il insisté.
Gérard Darmanin, ministre de la Justice, a déclaré jeudi après le vote à l’Assemblée nationale d’une loi visant à restreindre le droit du sol à Mayotte, que « le débat public [devait] s’ouvrir sur le droit du sol dans notre pays », et que cette question devrait faire l’objet d’une révision constitutionnelle par voie référendaire ou être soulevée lors de la prochaine présidentielle. Sa collègue en charge de l’Éducation nationale, Elisabeth Borne, estime pour sa part qu’une réforme constitutionnelle n’est pas nécessaire pour encadrer l’accès au droit du sol. « Je n’y suis pas favorable », a-t-elle indiqué vendredi sur RTL.
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L’ancienne première ministre ajoutera : « Je me réjouis que Bruno Retailleau [le ministre de l’Intérieur] s’attaque au démantèlement des réseaux de passeurs. Et on a des tas de dispositions, notamment des décrets qui restent à prendre sur la loi “immigration” qui avait été adoptée fin 2023 ». Lors d’un déplacement vendredi à Lognes, en Seine-et-Marne, Retailleau a quant à lui précisé qu’être Français implique de « respecter le mode de vie » et « les principes républicains » de la France. « L’accès à la naturalisation, c’est le Code civil » qui, dans son article 21 notamment, « parle d’assimilation », a rappelé le ministre de l’Intérieur.
Et de poursuivre : « On voit bien qu’il y a des conditions administratives à respecter, mais […] cela signifie qu’il faut assimiler des valeurs » comme la liberté, l’égalité entre les hommes et les femmes, la fraternité, « une notion républicaine qui dépasse les croyances, la couleur de peau, les conditions sociales ». Belkhir Belhaddad, député apparenté Ensemble pour la République, « totalement opposé » à cette loi visant à restreindre le droit du sol à Mayotte, a annoncé vendredi son intention de quitter le groupe parlementaire présidentiel, dénonçant une volonté commune avec le Rassemblement national (RN) d’« introduire une dose de préférence nationale dans l’accès à certaines prestations sociales ».