Le ministre français de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, « n’a pas à s’occuper du statut juridique de la femme marocaine », selon Mohamed Bechari, président de la Fédération nationale des Musulmans de France (FNMF).
Nicolas Sarkozy « devrait se retirer du jeu et nous laisser nous débrouiller seuls », déclare Mohamed Bechari dans un entretien publié ce week-end par l’hebdomadaire marocain « La Vie éco ».
La FNMF, réputée proche du Maroc, est arrivée en première position avec 16 élus sur 41 lors des élections, le 13 avril, du Conseil français du culte musulman (CFCM).
Juste après ce scrutin, qui a consacré la difficile naissance d’un »Islam républicain », le ministre de l’Intérieur avait évoqué la possibilité d’une révision de la convention franco-marocaine de 1981 qui permet l’application en France du code du statut personnel marocain (Moudawana).
Ce code, qui place la femme marocaine dans une situation de minorité juridique, autorise notamment la polygamie et la répudiation.
»Il n’y a qu’une seule loi qui prévaut, c’est la loi de la République et elle vaut sur tout le territoire français, pour tout le monde. Nous n’accepterons aucun système de domination même familial » avait déclaré M. Sarkozy.
Avec ces déclarations, ajoutées à sa condamnation du port du voile sur les photos d’identité, Nicolas Sarkozy « risque de faire échouer ce que nous avons entrepris et créer des tensions entre nous », estime le président de la FNMF, qui prône officiellement un islam »de la tolérance, de la diversité et de la pondération ».
Au Maroc, une éventuelle réforme de la Moudawana est étudiée depuis quatre ans suscitant un vif débat politique entre »progressistes » et « islamistes », sous l’arbitrage du roi Mohammed VI.
AP