Salim Berrada, le violeur de « Tinder », devant la justice française

18 mars 2024 - 16h00 - France - Ecrit par : S.A

Le procès de Salim Berrada, le violeur de « Tinder », accusé d’avoir violé 13 femmes et agressé sexuellement quatre autres s’est ouvert lundi 18 mars devant la cour criminelle départementale de Paris et se poursuivra jusqu’à la fin du mois.

Salim Berrada, 38 ans, est jugée pour viols de 13 femmes et les agressions sexuelles de quatre autres commis entre 2014 et 2016 à la cour criminelle départementale de Paris. Selon l’ordonnance de mise en accusation consultée par franceinfo, l’accusé est soupçonné d’avoir mis en place un système « pervers » pour attirer ses victimes. Il est accusé de s’être fait passer pour un photographe de mode pour rencontrer des femmes en ligne, et d’avoir appliqué un modus operandi quasi identique, dans une « forme d’industrialisation ». Ashley*, une étudiante américaine a déposé plainte contre Salim en avril 2015, Élise* en février 2016, et deux autres victimes l’ont fait en mai et octobre 2016. Toutes l’accusent de viol.

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En octobre 2017, Salim a été interpellé puis placé en garde à vue. L’ouverture d’une information judiciaire suivra. Lors de son audition devant la juge d’instruction, il ne reconnaît pas la véracité des propos des femmes qui ont porté plainte. Il assure avoir eu des rapports sexuels consentis avec les plaignantes et nie avoir introduit une quelconque substance médicamenteuse dans leurs verres. « En deux ou trois ans, il a rencontré entre 200 et 300 filles, peut-être même plus, et il n’y avait que quatre filles qui réagissaient de cette façon », précise l’ordonnance. J’ai « besoin de sexe tous les deux jours, et de changer de partenaires tout le temps », affirme l’accusé.

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La dénonciation publique des agissements de Salim dans des publications sur Facebook et Instagram par de deux quatre victimes en 2016 encourage d’autres femmes – jeunes femmes, parfois mineures – à porter plainte contre le trentenaire. D’après les analyses toxicologiques, il y a des traces de produits chimiques correspondant à la période des faits chez plus de la moitié des plaignantes. « Il s’agissait soit de MDMA, soit de molécules antihistaminiques présentes dans des traitements contre le rhume en vente libre, ou d’un sédatif et un anxiolytique pour l’une d’entre elles », précisent les juges dans leur ordonnance. Les expertises psychiatriques menées sur Salim Berrada confondent l’accusé. Si la première conclut à une personnalité de type « narcissique » avec une « tendance manipulatoire pouvant évoquer un fonctionnement de type pervers », la deuxième expertise établit un profil égocentrique, « sans aucun égard pour les femmes séduites et aussitôt abandonnées ».

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Placé en détention provisoire en octobre 2016, il sort de prison sous contrôle judiciaire en 2019, dans l’attente de son procès. Mais il reprend son « activité » sur les applications de rencontre. En juin 2023, Rania* porte plainte contre Salim pour viol aggravé. Son témoignage et celui de plusieurs autres victimes motivent le parquet de Paris à diligenter de nouvelles investigations pour des faits susceptibles d’avoir été commis entre 2021 et 2023, ainsi qu’en 2013. 13 juillet 2023 : ouverture d’une nouvelle information judiciaire. Le trentenaire sera arrêté, placé en garde à vue, puis mis en examen pour « viols avec administration d’une substance à la victime, à son insu, pour altérer son discernement ou le contrôle de ses actes ». Il est de nouveau placé en détention provisoire.

*Prénoms modifiés

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