Plusieurs députés marocains appellent à l’interdiction de TikTok au Maroc. Ils s’inquiètent de la qualité des contenus publiés sur ce réseau social chinois qui, selon eux, constitue un danger pour la jeunesse.
Le mois d’août affiche une forte présence de nos ressortissants marocains vivant à l’étranger. Ils profitent du farniente et de la chaleur familiale. Du côté des jeunes, l’enthousiasme est parfois beaucoup moindre.
Samir a 23 ans, il habite la banlieue parisienne. Il n’est pas rentré au Maroc depuis 3 ans. Il refuse désormais de suivre ses parents. Ses raisons sont nombreuses : « mon dernier été passé au Maroc m’a dégoûté. Un jour je me baladais à pied avec des copains et un flic nous a arrêté sous prétexte que nous portions des bermudas et que cela ne se faisait pas au Maroc. Quand nous avons refusé de payer une amende de 200 DH, il nous a embarqués au poste de police où un commissaire véreux nous a reproché de ne pas parler correctement l’arabe. Tout pour nous soutirer de l’argent et nous humilier ! »
L’exemple de Samir n’est pas le seul. L’arrestation arbitraire des policiers semble être monnaie courante parmi les Marocains résidant à l’étranger surtout quand leur voiture n’a rien d’un vieux tacot. Un autre son de cloche revient aussi souvent chez les jeunes : celui d’un accueil hôtelier souvent anachronique.
Rédouane,25 ans, explique : « L’an dernier j’ai voulu présenter mon pays d’origine à ma copine française avec laquelle je vis à Paris. A la réception de l’hôtel alors que nous voulions prendre la même chambre, ils nous ont demandé nos papiers de mariage. Dans la rue, c’était la même chose. Nous nous sommes faits arrêter plusieurs fois par la police car nous étions main dans la main. Dans de telles conditions, je préfère encore voyager à Cuba ou au Portugal où les vacances reviennent moins chères et surtout où nous ne nous faisons pas embêter pour des histoires de paperasse inutile. »
La révolte chez les jeunes gronde. Ils refusent désormais de se faire importuner dans les rues ou encore de se faire traiter de devises.
Leyla 20 ans proteste : « Chaque été, c’est la même chose. A chaque fois que nous retournons au pays chez notre famille dans les environs de Fès, j’ai l’impression que tout le monde nous considère comme une pompe à fric ! Sous prétexte que nous vivons à l’étranger nous devenons subvenir aux besoins des membres de notre famille restés au bled. Souvent, nous nous faisons traiter dans la rue de « devises ». C’est lourd ! »
Les protestations sont nombreuses mais la nostalgie aussi. Rédouane, 22 ans, ne peut pas s’empêcher de rêver : « Je zappe de plus en plus mes vacances au bled. Je rêve cependant de pouvoir épouser une marocaine de mon pays aux cheveux blonds et aux yeux bleus. »
Le mythe du retour tend à s’estomper mais l’attache viscérale qui les relie à leur pays d’origine demeure aussi vivace. Reste aux autorités du pays à continuer leurs campagnes de sensibilisation afin que les RME puissent se sentir de plus en plus eux chez eux. Pour cela de nombreux efforts restent à faire.
Abla Ababou pour menara
Ces articles devraient vous intéresser :