Ahmed Raïssouni a-t-il choisi de pêcher en eau trouble ? C’est du moins ce que laisse déduire l’attitude du Président de l’Union internationale des Oulémas musulmans.
En effet, au cours d’une sortie médiatique, celui que l’on considère comme l’un des idéologues les plus influents du mouvement islamiste marocain, selon Assabah, n’a pas ménagé les femmes du Collectif des 490 "hors-la-loi".
Le quotidien évoque une chronique d’Ahmed Raïssouni qui, manifestement, veut en découdre avec toutes celles qui ont lutté pour la libération de sa nièce. Intitulée, "Je suis pour les libertés individuelles", la chronique en question fait le buzz sur les réseaux sociaux.
Le Président du MUR y déverse sa bile sur ces femmes ayant manifesté publiquement, appelant à l’abrogation des textes de loi incriminant l’exercice des libertés individuelles.
"Récemment, nous avons vu des certaines femmes perverties brandir des banderoles déclarant qu’elles ont eu des relations sexuelles interdites et qu’elles recourent à l’avortement. C’est ce qu’ils leur ont appris, bien qu’apparemment et malheureusement pour elles, elles n’aient pas trouvé le chemin du sexe, que ce soit dans un cadre licite ou illicite", martèle-il dans la chronique dont Assabah détient copie.
En clair, s’étonne le quotidien, au lieu de témoigner sa reconnaissance à ces braves femmes, Ahmed Raïssouni a préféré "s’attaquer de manière violente et inédite aux femmes et à leur mouvement qu’il a tenté de dénigrer en les traitant de perverties".
Dans ses diatribes, Ahmed Raïssouni, par ailleurs connu comme un ancien patron du bras idéologique du PJD, affirme : "Je suis pour les libertés individuelles, mais ces militantes ont été aveuglées sur les voies du sexe sacré, elles sont devenues folles et leurs cris se sont élevés uniquement pour le sexe sale", fait observer, pour sa part, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia.
Encore plus véhément, Ahmed Raïssouni affirme que ces défenseurs des libertés individuelles "se limitent à certaines pratiques perverses et à des actes immoraux tels que la fornication, l’homosexualité et l’adultère, ou encore l’ivresse publique ou le fait de manger en public pendant le mois de ramadan".
Sur les réseaux sociaux, des acteurs associatifs et des défenseurs des droits de l’homme n’ont pas tardé à lever le ton, apportant des réactions à la taille des propos tenus par le Président du MUR, pour condamner son attitude indigne, conclut la même source.