Tout est parti de la découverte d’une clé USB. « Oui, une clé que j’ai découverte dans mon courrier, en 2016. Il nous a fallu des mois pour traduire et examiner l’ensemble des données qu’elle contenait », a confié, dans une interview accordée à Lamontagne.fr, Georges Malbrunot, co-réalisateur du documentaire télévisé.
Après un travail méticuleux, son confrère Christian Chesnot et lui ont retenu le plus intéressant. Il s’agit des preuves de centaines de virements bancaires effectués par Qatar charity pour financer 140 projets de mosquées, de centres islamiques ou d’écoles partout en Europe.
« Cela représente environ 100 millions d’euros sur une dizaine d’années, dont une trentaine de millions d’euros rien qu’en France », a expliqué Georges Malbrunot.
Selon ses dires, l’argent vient alimenter les structures de la mouvance des Frères musulmans, tenants d’un Islam radical. « Par le biais de ces financements, le Qatar achète donc de l’influence. Il s’impose comme un opérateur de l’Islam européen aux côtés d’autres pays plus traditionnels, comme l’Algérie, le Maroc ou la Turquie », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, le journaliste a nuancé que le documentaire n’est pas un « pamphlet anti-qatarien ». « Nous ne sommes pas du tout dans une croisade contre le Qatar. Dans le film, nous avons d’ailleurs donné la parole à cinq reprises aux dirigeants de l’émirat. Notre travail est imparable parce qu’il est étayé par des faits et des preuves incontestables, et parce qu’il est contextualisé », a clarifié le grand reporter au Figaro.
Après la Suisse et la Belgique, l’enquête a été diffusée sur Arte, le mardi 24 septembre.