Transmis au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et à son collègue, le Garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti en juillet 2021, un rapport confidentiel très documentée sur « la lutte contre les discriminations dans l’action des forces de sécurité » de 160 pages dénonce l’incapacité structurelle de l’organisation pyramidale policière française à prendre en considération de manière prompte la question du racisme de certains de ses membres.
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« Les faits signalés portent le plus souvent sur des propos ou injures, qui manifestent fréquemment un humour déplacé ou des propos tenus sous le coup de la colère mais qui parfois aussi révèlent des préjugés préoccupants, qui s’expriment aussi bien vis-à-vis des collègues que du public », précise l’étude, soulignant qu’il s’agisse de discrimination interne ou tournée vers l’extérieur, la mission se montre assez critique de la réponse administrative.
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Fort des résultats de cette étude, la hiérarchie intermédiaire est invitée à signaler davantage les faits dont elle a connaissance, notamment à la justice, une pratique très rare à ce jour. Les pouvoirs publics sont, eux, invités à renforcer leurs efforts en matière de lutte contre les discriminations » et à « sanctionner les officiers et officières qui omettraient de dénoncer des actes discriminatoires ». Les auteurs de l’étude appellent par ailleurs à œuvrer pour une institution policière accessible à une « plus grande ouverture » sur la société civile, qui diversifie davantage son recrutement.