Il ne fait pas bon d’être un employé d’origine maghrébine – surtout les subalternes – et de travailler à la banque postale. Tant les injures racistes pleuvent. En témoignent les messages racistes datant de 2018 qui ont refait surface en novembre 2022. « Après notre séminaire avec les orangs-outans puis dans la savane, je vous propose un séminaire au Maghreb : À la recherche de nos ATM (arrêts de travail pour maladie) style la chasse au trésor. Partantes ? Dépaysement et exotisme garantis… Mais nos demandes de rançon risquent de ne pas être prises en charge par LBP (la Banque postale) », commente dans un groupe Maghreb une cheffe hiérarchique faisant partie de cadres qui travaillent ou ont travaillé sur le site historique des Chèques postaux encore situé à la Source, l’un des quartiers populaires d’Orléans (45).
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« Il s’agit essentiellement d’une cheffe d’équipe et de la responsable de service du Centre de la relation et de l’expérience Client des chèques postaux », qui compte plus d’une soixantaine de salariés, explique à Street Presse un syndicaliste de Sud-PTT, une fédération de syndicats locaux français du secteur des activités postales et de télécommunications. À l’en croire, « les cadres, tout comme les victimes de ces discriminations, ont été parfaitement identifiées du simple fait qu’elles donnent des précisions suffisamment explicites, jusqu’à afficher leur identité derrière des pseudonymes fantoches. »
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Saisi par le syndicat Sud-PTT sur ces propos racistes et injurieux, direction a assuré qu’il y avait prescription et qu’il s’agissait d’échanges dans le cadre d’une messagerie à caractère privé avant de changer de fusil d’épaule. Elle a condamné les propos racistes, sexistes et dénigrants de ses cadres. Pas suffisant pour le syndicat qui exige le départ des deux cheffes de leurs postes à responsabilités. « Si la direction corrige le tir et ne se contente pas de créer une simple cellule d’écoute, nous sommes prêts à amender notre communiqué », confie le syndicaliste des Chèques postaux.