Les chauffeurs de taxi qui refusent de transporter les usagers sont désormais dans le viseur du ministère de la Justice. Ce dernier prévoit de qualifier ce refus comme un délit ou une infraction. Une nouvelle qui réjouit les clients, mais met en...
Les chiffres de l’insécurité routière au Maroc ne cessent de s’aggraver. En 2003, 3.878 personnes ont trouvé la mort et plus de 15.000 ont été gravement blessées dans des accidents de la circulation. Un bilan en hausse de 3% par rapport à l’année précédente, selon les chiffres du ministère marocain de l’Equipement et des Transports.
Le royaume chérifien compte 1,8 million de véhicules pour 30 millions d’habitants et, proportionnellement, le risque d’y trouver la mort dans un accident de la route est six fois plus élevé qu’en France et neuf fois plus qu’au Royaume-Uni.
Début avril, les autorités marocaines ont lancé une vaste campagne de communication et de sensibilisation à la radio et sur les chaînes de télévision, au travers de spots en arabe et en français qui invitent les automobilistes à respecter le code de la route. Des affiches présentant de jeunes accidentés handicapés ont également été placardées en milieu urbain.
Un "plan stratégique national pour la sécurité routière" a été officiellement lancé à Casablanca (100km au sud de Rabat) et concernera dans un premier temps le Grand Casablanca (environ 3,5 millions d’habitants), qui concentre à lui seul plus de 20% des accidents de la circulation et plus de 10% du nombre de tués.
Ce plan mettra l’accent sur la multiplication des contrôles routiers, dont l’efficacité est actuellement pénalisée par la corruption et les nombreux passe-droits, sur la sévérité renforcée des sanctions et la modernisation de la formation des apprentis conducteurs. Il s’agit d’endiguer ce que le ministre de l’Equipement et des Transports, Karim Ghellab, qualifie de "fléau", et qui coûte 8 milliards de dirhams (730 millions d’euros) chaque année à la collectivité.
D’après les statistiques officielles, la vitesse excessive est à l’origine d’un tiers des accidents mortels. La vétusté d’une grande partie du parc automobile marocain, mais aussi le comportement des conducteurs, mal formés, expliquent également cette hécatombe.
Il n’est pas rare de croiser sur les routes marocaines des "grands taxis" -Mercedes souvent de plus de 20 ans d’âge- surchargés, avec sept adultes à bord, et roulant très au-dessus des vitesses autorisées (100km/h sur routes nationales et 120km/h sur autoroutes).
Concurrents des "grands taxis" sur les liaisons interurbaines, les autocars sillonnent à des vitesses hallucinantes les routes nationales et n’hésitent pas à franchir les lignes blanches, parfois en triple file, pour doubler les tracteurs, mobylettes, charrettes qui eux-mêmes ont la plus grande réticence à circuler sur la droite de la chaussée.
De même, le comportement des piétons n’est pas exempt de reproches : non-respect des rares passages matérialisés pour la traversée de la chaussée, circulation en dehors des trottoirs, traversée intempestive des voies de circulation sur les autoroutes. Un comportement souvent suicidaire quand on sait que la seule règle de priorité respectée au Maroc est le passage en force...
Assez bien entretenu et de plus en plus fréquenté par les touristes européens, le réseau routier marocain (61.000km) a toutefois pris du retard dans sa modernisation, certains tronçons autoroutiers, comme celui devant relier Casablanca à Marrakech, jugé "prioritaire" pour développement économique et touristique, n’est toujours pas en service.
Le plan de renforcement de la sécurité routière engagé par les autorités marocaines porte sur les deux années à venir. Selon le quotidien "Aujourd’hui le Maroc", citant une étude de la Banque européenne d’investissements, si aucune mesure sérieuse n’est prise au niveau national, le nombre de tués sur les routes marocaines augmenterait de 32% d’ici à 2012, pour atteindre près de 5.000 morts.
AP
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