Les nouveaux billets de banque et pièces de monnaie émis par Bank Al-Maghrib (BAM) sont entrés en circulation ce vendredi 24 novembre 2023.
Comment le référentiel IFRS (International Financial Reporting System) impacte-t-il les bilans comptables marocains, les comptes des banques et des sociétés d’assurance, ou même la création de valeur ? Des questions actuelles sur lesquelles se sont attardés les associés marocains et étrangers du cabinet Deloitte, à l’occasion d’un séminaire de formation accueilli par l’Economiste. Dispensée à l’intention d’une cinquantaine d’analystes financiers et bancaires, cette formation a permis d’explorer des problématiques théoriques tout en répondant à des questions bien pratiques allant du décodage d’un bilan IFRS à la justification même de ce référentiel.
Quel impact comptable, donc, pour les groupes marocains qui ont franchi le cap IFRS ? Révision à la hausse pour les capitaux propres des uns, retraitement à la baisse pour les autres, les retombées du référentiel international sont variables selon les entreprises. Exemple pour Managem. La filiale minière de l’ONA, qui a publié ses premiers états financiers au standard IFRS en 2007, a vu ses capitaux propres corrigés à la baisse de près d’un milliard de DH. Tout juste le supplément qui est venu renchérir la situation de SNI (Société Nationale d’Investissement). Celle-ci a retraité ses états financiers selon le standard international en 2007 aussi. Mais point de catastrophisme, ces écarts sont à relativiser. « Ils s’expliquent par le fait que les retraitements des soldes de bilan ont été opérés à la date d’ouverture », nuance Omar Issadik, senior manager IFRS à Deloitte Maroc. Nécessairement l’impact sur le résultat et les réserves consolidées sera moindre pour les exercices ultérieurs.
De surcroît, « un total bilan retraité aux normes IFRS, n’est pas suffisant en lui-même », explique Faouzi Britel, associé au réseau mondial. « Il convient plus de s’intéresser aux variations de bilan intervenant d’une année à l’autre », précise-t-il.
Mais qui est concerné au juste, par les IFRS ? Etablissements de crédit, sociétés cotées, et organismes publics ne sont pas logés à la même enseigne. Les premiers ont l’obligation de passer au standard international dès 2008. Les sociétés inscrites à la cote de Casablanca, ainsi que les établissements publics peuvent adopter s’ils le souhaitent ces normes respectivement dès 2007 et 2008. Ce sont donc, entre autres, Lafarge, Holcim, RAM, Samir ou Cosumar qui ont déjà franchi le pas.
Et quel exemple plus indiqué que le groupe ONA pour relater un cas concret de conversion au référentiel IFRS ? Sollicitée lors du séminaire de formation, c’est Fadoua Moutaouakil directrice consolidation comptabilité& IFRS, qui a partagé l’expérience du groupe. « Projet d’envergure consommateur de temps et d’énergie », la directrice n’a cessé de marteler que la transition n’est pas à prendre à la légère. Elle préconise même de s’y prendre deux années à l’avance pour produire des comptes consolidés en IFRS, à partir de la date du choix du cabinet conseil. Des recommandations, mais aussi des pense-bêtes, dévoilés à l’assistance.
Ainsi il est rappelé qu’il ne faut pas attendre la fin du diagnostic comptable et financier pour repenser le système d’information existant. Les deux diagnostics pouvant être opérés en parallèle. Aussi faut-il dès le démarrage du projet, comparer la maquette des états financiers consolidés, si elle existe, aux exigences des IFRS.
Source : L’Economiste - Réda Harmak
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