Vague de licenciements à la mairie de Casablanca
La mise en application du projet de refonte de l’organisation de la mairie a provoqué une vague de licenciements à Casablanca, dont de nombreux responsables.
En service à l’église du Vœu situé au bord de la Promenade du Paillon à Nice, Christophe, ancien musulman reconverti catholique d’origine marocaine, dit être menacé d’un licenciement parce qu’il a refusé de faire la volonté du père Frédéric Sangès, celle de chasser les pauvres devant le lieu de culte. Le curé de la paroisse assure n’avoir à aucun moment dit qu’il allait le mettre à la porte.
« Le curé veut me mettre dehors », lance Christophe, 63 ans. « Dehors, dehors ? », répète en écho Flora, l’une de ses protégés. « Il m’a demandé : ‘Chasse les pauvres qui sont devant l’église’, j’ai dit : ‘Non, je n’ai pas le droit, je dois les aider’, poursuit l’ancien musulman reconverti catholique en 2013. Depuis, il est au service de l’église du Vœu et a décroché un CDI en 2020, fait savoir Nice-matin. Pour lui, la convocation signée de la main du père Frédéric Sangès est un entretien préalable à un licenciement, prévu le 10 janvier. « Mais moi, je n’ai rien fait de mal, je suis honnête… C’est comme si j’étais un voleur, comme si on me mettait un couteau dans le cœur », se défend Christophe dans un sabir [langue mêlée d’arabe, de français, d’espagnol et d’italien, parlée dans le bassin méditerranéen] mâtiné d’accent marocain.
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Le sexagénaire reçoit le soutien de bon nombre de fidèles et de ses protégés. « C’est quelqu’un qui s’implique et qui tient bien la barre : il n’y a pas de débordements, les SDF ne sont pas là la journée. Si c’est ça, le motif de sa convocation, c’est incompréhensible et décalé », s’indigne Sophie, architecte, qui participe à la distribution des petits-déjeuners chaque jeudi. « Qu’est-ce qu’être chrétien aujourd’hui ? J’ai dû rater quelque chose », s’étonne Maria, qui était au repas des démunis le soir du réveillon du 31, est “bouleversée”.« C’est vrai qu’un entretien préalable au licenciement ce n’est pas habituel dans l’Église, mais il doit y avoir d’autres raisons, je ne peux pas croire que ce soit cela », tempère un fidèle.
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Interrogé, le père Frédéric Sangès assure n’avoir décidé de licencier Christophe. « À aucun moment, j’ai dit que j’allais le mettre à la porte, ni lui, ni Flora, ni quiconque. Je n’ai rien contre les pauvres et les migrants. Christophe est convoqué pour que je l’écoute, que j’éclaircisse certains points avec lui et qu’on trouve des solutions. Ne croyez pas que cela ne me fait pas quelque chose, mais on a dû en arriver là. Quand on lui dit les choses, il n’entend pas. On est religieux, certes, mais je dirige la paroisse et il faut que j’exerce une certaine autorité. On est dans un État de droit et il faut rester dans l’État de droit. »
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« Il faut faire une distinction entre le bénévolat et le travail. En tant que curé de la paroisse, j’ai toujours toléré le bénévolat de Christophe, c’est dans sa nature et c’est très bien, même si ce n’est pas professionnel, qu’il est un peu seul et que les paroissiens n’ont pas les aptitudes pour faire cela », dit-il, expliquant que le sexagénaire marocain n’est pas sacristain comme le disent certains, mais factotum [personne qui s’occupe un peu de tout et en particulier des travaux mineurs ; véritable homme à tout faire, NDLR]. Il « est convoqué pour des raisons professionnelles et des faits graves ».
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