Rabin Baldewsingh, membre du Parti travailliste et par ailleurs coordinateur national contre la discrimination aux Pays-Bas, dénonce une « discrimination structurelle » de la part des banques et d’autres institutions financières envers les musulmans, notamment envers les Marocains.
Cette dénonciation fait suite aux signalements que Rabin Baldewsingh dit avoir reçu de la part de musulmans, et en particulier pendant le mois du Ramadan, marqué par la collecte de fonds et des obligations de charité pour aider les nécessiteux. « Les banques soupçonnent les personnes qui déposent ces fonds sur un compte d’activités illégales ou de financer le terrorisme et ils envoient systématiquement des demandes d’explication sur leur provenance », relate au quotidien néerlandais Trouw, le coordinateur national contre la discrimination aux Pays-Bas. Pour étayer ses propos, il évoque le cas d’un responsable d’entreprise dont le nom de famille, très commun au Pakistan, correspondant à l’un des partisans d’Al-Qaïda. Il affirme que sa demande de prêt pour l’ouverture d’un nouveau restaurant a été suivie par des enquêtes « poussées » de la part de la banque.
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Selon Baldewsingh, l’application de la loi qui veut combattre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, le Wwft Act serait à l’origine de cette « discrimination ». Cette loi contraint les banques à signaler les transactions « inhabituelles » sous peine d’encourir de fortes amendes. Face à cette situation, Rabin Baldewsingh appelle à une enquête publique sur le sujet. « Je pense que le ministère des Finances doit faire face à ses responsabilités, précise-t-il. Le gouvernement a imposé l’application de cette loi aux institutions financières, mais on voit aujourd’hui qu’elle est mal appliquée. » Il propose que des discussions soient engagées entre le ministère et les banques.
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De son côté, l’Association des banques néerlandaises (NVB), rejette en bloc ces accusations. Elle estime que l’application de la loi n’est pas synonyme de discrimination « Les origines ethniques, religieuses ou culturelles de nos clients ne sont pas prises en compte pour déclencher des enquêtes », a déclaré un porte-parole.