Trente-neuf communes néerlandaises ont sollicité les services de NTA pour réaliser une étude sur la radicalisation dans certaines communautés, mettant en avant les acteurs en présence et les rapports de force, c’est-à-dire les « différentes tendances radicales ». Selon le quotidien néerlandais NRC Handelsblad, ces communes ont été mises en relation avec la société NTA par le Coordonnateur national pour la lutte contre le terrorisme et la sécurité.
« Les enquêteurs privés ne se sont pas déclarés comme tels, mais ont agi de façon anonyme au sein des mosquées » où ils se sont présentés comme des fidèles ou des visiteurs, relève le journal, précisant que les rapports d’enquête, une fois élaborés, n’étaient transmis ni aux conseils municipaux, ni aux mosquées espionnées, mais servaient de support pour la prise de décisions contre ces dernières. « NTA aurait payé des responsables des communautés afin d’obtenir des informations », ajoute la même source.
À lire : La France ferme une dizaine de mosquées pour « radicalisme »
Cette méthode d’espionnage utilisée par NTA pour obtenir des informations sur le radicalisme dans les mosquées, a déplu à certaines mairies qui ont fini par renoncer à ses services. De son côté, la société estime avoir mené ses investigations secrètes dans le strict respect de la loi. Un avis que ne partagent pas les mosquées espionnées qui ont vivement condamné ces méthodes qui frisent un « abus de confiance ».
Selon l’organisation SPIOR, qui regroupe les organisations musulmanes du Grand Rotterdam, « les musulmans néerlandais sont des citoyens comme les autres. Ils contribuent à la vie municipale en y participant activement, en faisant preuve de bon voisinage envers leurs concitoyens et en remplissant leurs devoirs en vertu de la loi néerlandaise. Ils ne méritent donc pas d’être soumis à une surveillance secrète ».