Dans une interview, la rappeuse marocaine Khtek, de son vrai nom Houda Abouz, se confie sur sa bipolarité. La musique lui sert de thérapie, mais aussi de canal de sensibilisation.
Dans un entretien au quotidien suisse Le Temps, Réda Allali chanteur du groupe Hoba Hoba Spirit, Nour-Eddine Lakhmari, cinéaste, et Driss Ksikes, écrivain, reviennent sur l’actualité marocaine et les revendications de la jeunesse marocaine.
Réda Allali
Chanteur de Hoba Hoba Spirit, groupe connu pour ses textes parlant des maux du pays, Réda Allali explique : "Je soutiens à 100 % les manifestants" ajoutant "nous en viendrons à une monarchie constitutionnelle".
Pourtant Hoba Hoba Spirit, dont deux membres ont été accusés de satanisme en 2003, a perçu 250. 000 dirhams du Palais en 2009... Réda, qui ne compte pas se taire pour si peu, revient sur la corruption, son cheval de bataille. "Ce n’est pas une anomalie du système, c’est le système. Elle est présente partout et zappe toutes les valeurs, à commencer par celle du travail. Des mecs paient pour passer à la télé, d’autres pour éviter la tôle. La seule file démocratique du pays est celle des péages sur l’autoroute."
Nour-Eddine Lakhmari
Revenu il y a à peine 4 ans de Norvège, où il a vécu pendant vingt ans, Nour-Eddine Lakhmari, cinéaste auteur de Casanegra, lui aussi a un avis très tranché sur ce qui se passe au Maroc, ou plutôt sur les Marocains... "Ce n’est pas l’État qui pose les limites, c’est la société, la religion, même si ce film ne serait pas sorti il y a dix ans" explique le cinéaste en parlant de Casanagra, dans lequel il n’hésite pas à montrer misère, violence, sexe et bien d’autres maux de la société marocaine. "On nous a inculqué cette idée que le père a toujours raison. Par extension, le père, c’est le professeur ou le roi, des figures sacrées ne pouvant commettre la moindre erreur. Nous devons aujourd’hui avoir le courage de dire : ’Je t’aime, mon père, mais je ne suis pas d’accord avec toi.’ C’est ce que font en ce moment les jeunes manifestants" .
Driss Ksikes
Driss Ksikes, écrivain à succès, dirige aujourd’hui le "Dabateatr citoyen". Le but, présenter tous les mois une pièce de théâtre autour de l’actualité marocaine. Avec une touche d’humour Driss Ksikes espère ainsi "rétablir le théâtre comme lieu de controverse public. Il n’y a ni censure ni autocensure et personne n’est épargné".
Sur les protestations sociales, l’ancien journaliste rejoint Réda Allali et Nour-Eddine Lakhmari : "La population n’est pas dans le ’dégagisme’, comme en Libye, mais dit ’stop’. Il y a ici un réel attachement au roi, mais également une vigilance citoyenne qui appelle à une monarchie constitutionnelle", ajoutant que "si le régime ne profite pas de cette fenêtre pour se réformer, alors les élections législatives de 2012 seront sanguinaires".
Ces articles devraient vous intéresser :