Un réfrigérateur en argile, qui fonctionne sans électricité et peut conserver les aliments pendant 15 jours. C’est l’invention créée il y a quelques années par Rawya Lamhar, une jeune ingénieure marocaine.
Le Maroc pourrait devenir, d’ici à neuf ans, le premier pays d’Afrique du Nord à se doter d’une centrale nucléaire, au terme d’un projet mené en coopération avec le groupe russe Atomstroyexport, filiale du géant gazier Gazprom. C’est ce qu’affirme le quotidien espagnol El Pais du lundi 19 mars, indiquant qu’une délégation russe était attendue le jour même à Rabat.
La porte-parole d’Atomstroyexport, Irina Yesipova, a d’ores et déjà fait savoir qu’il y avait "de bonnes chances" qu’un contrat soit conclu, même si aucun appel d’offre n’a pour l’heure été lancé. Dans un communiqué, le groupe affirme que "Moscou entre dans la compétition internationale qui voit plusieurs multinationales offrir à Rabat la technologie nécessaire à la construction d’un complexe nucléaire".
Déclarations contradictoires
Mais rien ne semble encore joué, et les déclarations contradictoires venues de Rabat montrent l’indécision qui entoure le sujet. Le ministre de l’énergie marocain, Mohammed Boutaleb, a expliqué récemment que Rabat n’avait pas l’intention de se doter d’une centrale nucléaire. Des propos qui démentent ceux tenus il y a dix mois par le directeur de l’Organisme national de l’électricité. Younes Maamaar expliquait alors que le Maroc avait "besoin du nucléaire pour diversifier ses sources d’approvisionnement et satisfaire la croissance de sa consommation d’énergie", qui atteint 8 % par an.
Rabat refuse encore d’acheter du gaz à l’Algérie, qui transite pourtant sur son territoire à destination de l’Espagne. En cause : le prix des sources d’approvisionnement fossiles, en hausse constante. Le prix pourrait aussi jouer un rôle central dans le choix d’un groupe russe. Le réacteur retenu, de type VVER-1000 – utilisé par certaines centrales finlandaises – ne dépasse pas 1,5 milliard d’euros. Largement en dessous des tarifs des groupes français et américains qui cherchent à entrer dans la compétition et perturber la lune de miel russo-marocaine.
L’emplacement de la future centrale, lui, semble acquis : Sidi Boulbra, entre Safi et Essaouira, sur la côte Atlantique.
Le Monde
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