La victime Mehdi Ittir avec sa soeur
La petite amie d’Hassan Benhamza a confié aux enquêteurs que, rongé par le remords après son crime, ce dernier s’est laissé mourir dans une grange, sans électricité et eau, avant de se suicider le 11 juin 2011 dans un petit village du Maroc, son pays d’origine. Après ses funérailles, son frère a déposé un certificat de décès en juillet 2011 aux policiers français. Doutant de la véracité de cette mort étrange, les enquêteurs ont placé sur écoute les proches d’Hassan, ce qui leur a permis de découvrir le pot-aux-roses, fait savoir Le Parisien.
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Condamné par défaut à 25 ans de réclusion en août 2016 par la cour d’assises de Paris pour le meurtre de Medhi, Hassan Benhamza, qui faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international depuis mars 2014, a été interpelé il y a un mois par la police judiciaire marocaine, selon un communiqué de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) publié par la presse marocaine. Après son interpellation, il aurait été entendu par plusieurs magistrats et placé en détention à la prison d’Al Arjat.
Les proches de la victime n’ont pas caché leur surprise après avoir appris la nouvelle de l’arrestation du meurtrier de leur frère. « Tout le monde s’est écroulé », confie Saïd, le grand frère de Medhi. « Au début, on n’y croyait pas. Douze ans après, il y avait peut-être une erreur », ajoute Houda, une des sœurs de Medhi. « On n’a jamais réussi à faire notre deuil. Notre père est décédé, notre mère est malade. Il a détruit toute une famille », déplore Inès, une autre sœur de Medhi. Les autorités françaises n’ont pas confirmé l’information, du moins pas officiellement.
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Les faits remontent au 26 mars 2011, date à laquelle Hassan et Medhi, 23 ans, se disputent au sujet d’un chien, jusqu’à en venir aux mains. Un duel remporté par Medhi. Le lendemain, Hassan, qui tenait à prendre sa revanche, a guetté son ami devant chez lui, rue Louis-Bonnet (XIe), puis l’a agressé en lui portant un coup à la tête. Une fois la victime au sol, il s’est assis sur lui et l’a poignardé au milieu du thorax, provoquant sa mort. Après son crime, Hassan se réfugie au Maroc où son extradition est impossible. La famille de la victime ne compte pas « baisser les bras » et va « se battre jusqu’au bout pour rendre justice » à Medhi.