Le SDF de 32 ans a été abattu par un policier de 27 ans qui l’a retrouvé en train de squatter le garage de sa grand-mère. L’agent, qui n’était pas en service, a tiré sept balles en direction de la victime et a réussi à la toucher à cinq reprises. Le jeune policier a été mis en examen pour meurtre et placé en détention provisoire lundi, rapporte Le Parisien.
L’avocat de la famille d’Amar, Me Yassine Bouzrou, se prépare à plaider « le crime raciste, gratuit et injustifié ». « Le profil de la victime abattue froidement, le nombre de coups de feu à bout portant et l’acharnement face à une personne désarmée permettent de privilégier la thèse d’un meurtre raciste », explique le pénaliste, connu pour avoir défendu des cas de violences policières comme celui de Nahel, le jeune tué à Nanterre en juin 2023. À ce stade de l’instruction, la thèse raciste n’est pas établie. « Il n’y a aucun témoin sur place, il est donc difficile de dire quels mots ont pu être utilisés », reconnaît l’avocat qui attend de prendre connaissance du dossier.
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Amar est arrivé récemment en France où il a de la famille. Pourtant, ce célibataire sans enfant vivait dans une grande précarité, détaille l’avocat qui précise que le jeune homme était sans domicile fixe et passait la nuit « à gauche à droite, chez des amis ou dans des abris de fortune ». C’est ainsi qu’il a commencé à squatter le garage du pavillon de la grand-mère du policier, quelques jours avant sa mort. Celle-ci, inquiétée par les bruits suspects qui provenaient du garage, a appelé son petit-fils à l’aide. La suite, on la connaît.
Me Bouzrou insiste sur le caractère raciste du meurtre. « Sept tirs pour maîtriser un homme qui n’était pas armé, c’est un acharnement. Qu’est-ce qui peut expliquer une haine à ce point ? », se demande le pénaliste. Selon l’agent qui invoque la légitime défense, Amar « se montrait agressif » et l’aurait « menacé d’un objet qu’il aurait pris pour une arme », ce qui l’a poussé à faire usage de son arme. L’objet en question était un pistolet à colle pour le bricolage. Le climat politique actuel amène les policiers à « invoquer la présomption de légitime défense en toutes circonstances », a dénoncé l’avocat qui a demandé le placement en détention du policier.