
Vent de panique chez les Marocains du Canada
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Avec les vagues d’arrestations et d’expulsions, ainsi que les refus massifs de visas, les États-Unis semblent devenir un pays de moins en moins sûr pour les migrants.
La réciprocité n’est plus respectée en matière de traitement des demandes d’asile entre le Canada et les États-Unis. « Manifestement, ce n’est plus le cas », constate François Crépeau, professeur de droit à l’Université McGill, estimant que ce sont les migrants qui paient le prix de cette situation. Il n’y a pas à établir « une équivalence » entre les processus d’asile canadien et américain, explique pour sa part Lauren Lallemand, codirectrice générale du Conseil canadien pour les réfugiés (CCR). « Ce ne sont pas des processus d’asile qui se ressemblent, c’est beaucoup plus restreint aux États-Unis, sans parler des pratiques de détention assez extrêmes », développe-t-elle auprès du Devoir.
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À en croire l’ancien conseiller conservateur Dimitri Soudas, l’Entente qui consacre cette réciprocité ne respecte pas les droits humains et par conséquent, doit être « annulée ». Plutôt que d’annuler l’Entente, Crépeau recommande que les tribunaux de première instance soient saisis de ces affaires afin de créer une jurisprudence au cas par cas. « J’aimerais qu’un juge intervienne et dise : oui, d’accord, l’Entente devrait normalement s’appliquer, mais pas dans ce cas-ci, car il y a tel ou tel risque », estime-t-il, notant toutefois que la plupart des demandeurs d’asile n’ont pas les moyens pour faire face à ces longues procédures judiciaires.
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Quant aux migrants, ils sont présentés et traités comme des criminels et expulsés sans procès, en violation de leurs droits. « Le gouvernement Trump essaie notamment de démontrer qu’ils peuvent arrêter n’importe qui, n’importe quand, pour n’importe quelle raison, ce qui est une violation de l’État de droit à tout point de vue », s’alarme Crépeau.
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