Pourquoi le voyage des Marocains aux États-Unis peut se transformer en cauchemar

De nombreux voyageurs arrivant aux États-Unis se retrouvent parfois bloqués voire emprisonnés, en raison de la politique d’immigration de l’administration Trump. Les Marocains peuvent se retrouver dans la même situation.

Le voyage au Maroc se transforme désormais en cauchemar ? « J’ai été coincée dans une cellule glaciale sans explication, malgré l’intervention d’avocats et l’attention des médias », raconte à The Guardian une Canadienne, détentrice d’un visa de travail. Elle a été détenue pendant deux semaines par l’ICE, le bureau américain de l’immigration et de la législation douanière. Son cas n’est pas isolé.

À la mi-mars, des agents frontaliers américains ont arrêté Fabian Schmidt, un Allemand détenteur d’une carte de résident permanent depuis 2008 parce qu’il est transgenre. Il tentait de rentrer dans le New Hampshire, son lieu de résidence, après un voyage au Luxembourg. Selon le témoignage de sa mère recueillie par une antenne de télévision de Boston, Fabian avait été « interrogé violemment » pendant des heures à l’aéroport de Boston, déshabillé et passé sous une douche froide.

Pourquoi ce ressortissant a-t-il subi ce traitement ? Depuis février, les États-Unis ont changé la réglementation en termes de papiers d’identité pour les personnes transgenres. Les autorités ont cessé de délivrer des passeports X aux personnes s’identifiant comme non-binaires, comme l’avait autorisé l’administration de Joe Biden en 2022. Désormais, seuls les passeports avec la mention M ou F sont délivrés.

Depuis ces mésaventures, les défenseurs des droits civils suggèrent aux personnes qui se rendent aux États-Unis, en particulier celles qui n’ont pas la nationalité américaine, d’avoir avec elles les coordonnées d’un avocat spécialisé dans les questions d’immigration ou du moins le contact d’une personne à joindre en cas d’urgence, rapporte The Washington Post. « Lorsqu’une personne débarque sur le sol américain mais n’est pas techniquement admise, elle peut être considérée comme ce que l’on appelle un “arriving alien”. Vous avez plus de droits en tant que criminel qu’en tant que ressortissant étranger venant avec un visa », prévient Michael Wildes, avocat spécialisé dans les questions d’immigration.