Marocanité du Sahara : le Nigeria maintient sa position

6 février 2021 - 23h30 - Maroc - Ecrit par : J.K

Le 31 janvier dernier, le roi Mohammed VI et le président nigérian Muhammadu Buhari se sont parlé au téléphone. Les deux chefs d’État ont probablement abordé la question du Sahara au cours de cette discussion qui intervient à la veille du sommet de l’Union africaine (UA) prévu les 6 et 7 février à Addis-Abeba.

Après l’appel téléphonique des deux dirigeants, la directrice de la diplomatie publique au sein du ministère marocain des Affaires étrangères a indiqué, dans un tweet publié le même jour, que Mohammed VI et Muhammadu Buhari, « ont salué la dynamique positive » des relations bilatérales et exprimé leur engagement à matérialiser deux projets, dont la construction d’un gazoduc entre le Nigeria et le Maroc et la création d’une usine d’engrais au Nigeria, le plus tôt possible, fait savoir Jeune Afrique.

D’après Khalid Chegraoui, chercheur associé au Policy Center For the New South, à Rabat, bien que la diplomatie marocaine déclare « n’avoir aucun élément d’information sur le sujet », les deux chefs d’États ont probablement abordé la question du Sahara dans leur conversation. Mais, avec la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara et dans la foulée du sommet de l’UA, les choses se corsent, sans oublier que ce sera la RD Congo, pays ami du Maroc, qui occupera la présidence de l’UA.

Une situation embarrassante pour l’Algérie et le Polisario qui redoutent une proposition de suspension de la « République arabe sahraouie démocratique (RASD  » des organes de l’UA. Dans ce sens, le jour suivant l’appel téléphonique entre les deux dirigeants, le chef du Polisario a dépêché Mohamed Ould Salek, son « ministre des Affaires étrangères » au Nigeria et en Angola, mais ce dernier n’a pas obtenu satisfaction, vu que le président nigérian aurait marqué son choix pour une position de « neutralité » dans le dossier du Sahara, alors que l’Algérie espérait son soutien. Même réaction de la part de l’Angola et du Kenya.

« À l’exception de l’Algérie, tous les pays africains ont nuancé leur position sur le Sahara. La question reste très importante sur la scène africaine, mais les dirigeants du continent ont compris qu’elle faisait aussi obstacle à des enjeux plus importants », a précisé Khalid Chegraoui.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Diplomatie - Nigéria - Sahara Marocain

Aller plus loin

En « guerre » contre le Maroc, le Polisario perd un de ses soutiens

Suite au regain de tensions entre le Maroc et le Polisario, la République Coopérative de Guyana a décidé de retirer sa reconnaissance de la «  République arabe sahraouie...

Fermeture frontière Algérie-Maroc : après 26 ans, le chaud et le froid persistent

La frontière Maroc-Algérie, fermée depuis les attentats de l’hôtel Atlas Asni en 1994, table l’échec du Maghreb Arabe et l’impuissance d’une Union Africaine, gangrenée par les...

Un autre pays tourne le dos au Polisario

Une note verbale du ministère des Affaires étrangères et des Relations internationales du royaume de Lesotho a été publiée, le vendredi 04 octobre 2019. Celle- ci a officialisé...

« La frontière de l’Algérie est une ligne rouge », un avertissement au Maroc ?

Dans ce contexte de regain de tensions entre le Polisario et le Maroc, l’Algérie, allié du mouvement indépendantiste, semble-t-il, avertit le royaume que ses frontières sont «...

Ces articles devraient vous intéresser :

L’armée marocaine envoie l’artillerie lourde au Sahara

Après avoir prolongé en 2021 le mur de défense de 50 km à l’est pour sécuriser Touizgui dans la province d’Assa-Zag et compléter le dispositif sécuritaire à l’est, les Forces armées royales (FAR) ont déployé l’artillerie lourde dans la même zone.

Des miliciens du Polisario tués par une frappe marocaine

Plusieurs miliciens du Polisario auraient été tués et blessés par une frappe des Forces armées royales (FAR) alors qu’ils tentaient de s’approcher du mur de défense près de la région de Galtat Zemmour, au Sahara.

Au Maroc, un trek solidaire vire au cauchemar

Alors qu’elles participaient fin octobre au Trek Rose Trip, qui sensibilise au cancer du sein, récolte des fonds pour l’association Ruban Rose et plusieurs autres structures, au Sahara, au Maroc, plus de 800 femmes ont vécu une expérience...

Sahara marocain : nouveaux tirs de projectiles du Front Polisario

Des tirs de projectiles ont visé la commune de Mahbes, dans le Sahara marocain, alors qu’un festival local s’y déroulait.

Explosions à Smara : le Polisario impliqué ?

Quatre explosions ont retenti dans la nuit de samedi à dimanche dans la ville de Es-Semara, au Sahara. Le bilan fait état d’un mort et de trois blessés. Le Polisario s’est félicité de ses attaques.

Le plan de Staffan de Mistura sur le Sahara suscite la colère du Maroc

La proposition de partition du Sahara formulée par l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura, lors d’un exposé devant le Conseil de sécurité n’est pas du goût de Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la...

Quatre membres du Polisario tués par un drone marocain

Quatre personnes auraient été tuées ces derniers jours par des drones marocains au Sahara, selon des médias proches du Polisario.

Le Polisario se plaint du Maroc auprès de l’ONU

Un groupe proche du Polisario affirme que des Forces royales air ont ciblé ses chameaux et son bétail dans les zones sahariennes et tient la MINURSO responsable de toute escalade qui pourrait en découler.

Le Front Polisario réagit au discours du roi Mohammed VI

Le Front Polisario a vivement réagi, jeudi, au discours du roi Mohammed VI au sujet du Sahara. Le roi du Maroc avait affirmé que le référendum d’autodétermination pour ce territoire restait une option « inapplicable ». En réponse, le Front Polisario...

Mohammed VI et le pari gagnant de l’ouverture en Afrique

Le Maroc a connu une croissance économique assez soutenue depuis 2000, après l’accession au trône du roi Mohammed VI. Le royaume prend des mesures pour attirer les investissements étrangers et devenir une grande puissance régionale.