Les Marocaines consacrent plus de 4 heures par jour aux travaux domestiques

12 mars 2021 - 06h00 - Maroc - Ecrit par : G.A

Dans le cadre de la journée internationale de la femme célébrée le 8 mars dernier, sous le thème « Leadership féminin : Pour un futur égalitaire dans le monde du Covid-19 », le Haut-commissariat au plan (HCP) a publié les résultats d’une étude sur la situation de la femme au Maroc portant sur la santé, l’éducation-formation, l’accès au marché de travail, l’utilisation du temps, la violence faite aux femmes et le niveau de vie. Dans cette note rendue publique, le HCP relève entre autres qu’en 2020, plusieurs écueils ont émaillé le quotidien des femmes marocaines.

En 2020, la charge de travail domestique supportée par les femmes a augmenté en moyenne journalière de 33 minutes pendant la période de confinement en comparaison à une journée normale avant le confinement. Le taux du chômage des femmes a enregistré une hausse aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain. Les femmes consacrent 20,8 % de leur temps journalier aux travaux domestiques et seulement 5,6 % aux activités professionnelles. Le temps consacré aux activités professionnelles ne les libère pas pour autant de leurs responsabilités familiales. Ainsi, elles continuent à supporter les charges des travaux domestiques en leur consacrant quotidiennement 4h 18 min, soit à peine 1h 42min de moins que les femmes au foyer. Avec le temps alloué aux activités professionnelles et domestiques, la charge de travail quotidienne de la femme active occupée atteint en moyenne 6h 21min. Le poids du temps réservé aux activités domestiques représente 79 % de cette charge.

En dehors des travaux domestiques, l’étude du HCP s’est également intéressée aux actes de violences que subissent les femmes. Il apparaît clairement qu’en 2019, plus de 7,6 millions de femmes, soit 57,1 %, ont subi au moins un acte de violence, tous contextes et formes confondus. Quel que soit leur poste de responsabilité, les femmes sont violentées. Les violences conjugales viennent en tête du classement avec en toile de fond, la violence psychologique avec une prévalence de 46,1 %. Le milieu éducatif vient en deuxième position avec 22,4 % des élèves ou étudiantes ayant subi un acte de violence au cours des 12 derniers mois. Dans le milieu professionnel, elles sont 15,1 % à être violentées dans l’exercice de leurs activités. Dans l’espace public, 12,6 % de femmes ont subi un acte de violence.

Toujours en matière de violences faites aux femmes, tous contextes confondus, la note publiée par le HCP montre que 22,8 % de ces femmes ou leurs familles ont dû supporter des coûts directs ou indirects de la violence. Le coût global de cette violence est estimé à 2,85 Milliards de DH, soit 957 DH par victime. L’étude faite par le HCP a également révélé une baisse de la pauvreté et de la vulnérabilité des femmes ces derniers mois. En 2020, en comparaison avec la période d’avant confinement, le revenu mensuel moyen des femmes actives occupées a baissé de 42 % contre 52 % pour les hommes.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Haut Commissariat au Plan (HCP) - Etude - Femme marocaine - Formation - Chômage - Violences conjugales

Aller plus loin

Maroc : les violences conjugales ont augmenté durant le confinement

Le confinement a fait exploser le nombre de femmes victimes de violences. La Fédération des ligues des droits des femmes affirme avoir reçu 515 appels téléphoniques, de la part...

Confinement : les violences conjugales en forte hausse

Les actes de violences à l’égard des femmes se sont accrus depuis que le confinement est devenu une réalité au Maroc. La Fédération des ligues des droits des femmes (FLDF) a...

Confinement, un danger pour les femmes victimes de violences conjugales

La période de confinement à des fins préventives, observée un partout dans le monde, crée un double stress aux femmes victimes de violences conjugales. C’est pour cette raison...

Les enfants, victimes collatérales des violences conjugales

Les enfants sont des victimes collatérales des violences conjugales qui dans nombre des cas génèrent de graves répercussions sur leur santé et leur développement psychosocial....

Ces articles devraient vous intéresser :

Très cher Aid al adha pour les Marocains

L’augmentation continue du prix de la viande au Maroc affecte le coût du sacrifice de l’Aïd Al-Adha pour de nombreux ménages marocains.

Une Marocaine meurt après avoir pris des pilules achetées sur Instagram

Une Marocaine de 28 ans est décédée après avoir pris des pilules amincissantes achetées auprès d’une inconnue qui faisait la promotion de ces produits sur Instagram.

« Épouse-moi sans dot » : un hashtag qui fait polémique au Maroc

Le hashtag « Épouse-moi sans dot » qui s’est rapidement répandu sur les réseaux sociaux ces derniers jours, a suscité une avalanche de réactions au Maroc. Alors que certains internautes adhèrent à l’idée, d’autres la réprouvent fortement.

Maroc : Une vague de racisme contre les mariages mixtes ?

Des activistes marocains se sont insurgés ces derniers jours sur les réseaux sociaux contre le fait que de plus en plus de femmes marocaines se marient avec des personnes originaires des pays d’Afrique subsaharienne. Les défenseurs des droits humains...

Le droit des femmes à l’héritage, une question encore taboue au Maroc

Le droit à l’égalité dans l’héritage reste une équation à résoudre dans le cadre de la réforme du Code de la famille au Maroc. Les modernistes et les conservateurs s’opposent sur la reconnaissance de ce droit aux femmes.

Pilules abortives : le Maroc face à un gros problème

Des associations de défense des droits des consommateurs dénoncent la promotion sur les réseaux sociaux de pilules abortives après l’interdiction de leur vente en pharmacie, estimant que cette pratique constitue une « atteinte grave à la vie » des...

Vieillissement démographique au Maroc : les chiffres inquiétants du HCP

Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a publié l’édition 2023 des indicateurs sociaux du Maroc. Il en ressort que le vieillissement de la population est une réalité indéniable.

Les Marocaines paieront aussi la pension alimentaire à leurs ex-maris

Au Maroc, les femmes ayant un revenu supérieur à celui de leur conjoint pourraient avoir à verser une pension alimentaire (Nafaqa) à ce dernier en cas de divorce, a récemment affirmé Abdellatif Ouahbi, le ministre de la Justice.

Les Marocaines pénalisées en cas de divorce ?

Des associations féminines sont vent debout contre la réforme d’Abdelatif Ouahbi, ministre de la Justice, imposant aux femmes ayant un revenu supérieur à celui de leur conjoint de verser une pension alimentaire à leurs ex-maris après le divorce.

Code de la famille : les féministes marocaines face à l’opposition de Benkirane

Le secrétaire général du Parti justice et développement (PJD), Abdelilah Benkirane, a vivement critiqué le mouvement féministe qui milite pour l’égalité des sexes dans le cadre de la réforme du Code de la famille, estimant que son combat vise à...