Arrivé aux Îles Canaries dans un bateau, et enfermé au Centre d’internement pour étrangers (CIE), un Marocain a signalé au tribunal compétent une agression policière qu’il aurait subie dans les toilettes des locaux où sont détenus des sans-papiers.
La plate-forme des CIE a déposé une plainte ainsi que les témoignages de deux autres compagnons du Marocain qui affirment avoir suivi la scène, au tribunal d’instruction numéro 20 de Madrid. Le document comprend une série d’images de grandes ecchymoses sur le dos et le bras du Marocain qui fait partie des plus de 20 000 migrants arrivés aux îles Canaries par bateau en 2020. Arrivé à Séville fin novembre en provenance de Las Palmas, il a été arrêté à l’aéroport et transféré au centre de rétention de Madrid pour son expulsion vers le Maroc.
« Je prenais une douche lorsqu’un policier m’a ordonné de finir rapidement. J’ai répondu : Un instant, s’il vous plaît… Sans réponse, ils ont commencé à me frapper avec des matraques et, une fois au sol, ils m’ont donné des coups de pied dans la jambe à plusieurs reprises », a expliqué le plaignant dans une lettre rapportée par elDiario.es. Ayant perdu connaissance, il a été transféré au service médical de la CIE (géré par une société privée) qui l’a orienté vers un hôpital pour y être soigné.
Pour les policiers du centre, le Marocain aurait tenté de se faire du mal, de se suicider. « Je ne me suis rien fait. C’était la police de garde », rétorque la supposée victime.