Îles Canaries : un Marocain victime d’agression policière
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Tommi (nom d’emprunt), arrêté 5 avril par des policiers du 19ᵉ arrondissement de Paris, aurait été violé et agressé physiquement par deux agents pendant sa garde à vue au commissariat. Les examens médicaux ont révélé l’effroyable vérité qui met une fois encore à nu les accusations de violences et racisme qui secouent depuis quelque temps la police française.
Début avril, Tommi, 23 ans, a été interpellé par deux policiers du 19ᵉ arrondissement de Paris pour refus d’obtempérer, vol et recel. Après avoir subi des violences et maltraitances au cours de son arrestation, il a été, dit-il, victime de viol au commissariat par les deux agents, confie-t-il à StreetPress et Le Média.
Tommi raconte que ce 5 avril, il a pris la fuite pour échapper à un contrôle de la police parce qu’il conduisait un véhicule de location volé. Mais il s’est fait rattraper 400 mètres plus loin par les policiers qui ont même endommagé son véhicule. En attendant son transfert au commissariat, il a été victime de propos racistes par l’un des policiers. « Je vais te niquer ta mère, sale arabe », lui lançait-il à plusieurs reprises. « Tu vas mourir aujourd’hui », renchérissait un autre qui ne manquait pas de lui donner des coups de poing dans le ventre.
Transféré ensuite au commissariat, il a été fouillé nu par les deux agents qui l’ont tabassé jusqu’à perdre son souffle après qu’il a refusé de baisser son caleçon. « J’ai commencé à faire une crise d’asthme. À ce moment-là, le deuxième policier, celui qui m’assène les coups de poing, a pénétré son doigt dans mon rectum », se souvient-il. Après s’être débattu, il a finalement repris son caleçon, puis a été menotté avant d’être emmené par les pompiers à l’hôpital. Un médecin l’ausculte, examine les blessures sur son corps, mais demande une réquisition avant de prouver le viol.
Devant l’OPJ, Tommi a insisté pour passer des examens. Il sera examiné 7 avril par un médecin aux UMJ de l’Hôtel-Dieu qui, en plus des ecchymoses sur son corps, a aussi remarqué une lésion anale, confirmant ainsi les déclarations de Tommi. « Des prélèvements ADN ont été effectués et mis à la disposition des autorités en charge du dossier », a indiqué le médecin dans son rapport médical.
Par l’intermédiaire de son avocate Cynthia Vazquez, il a déposé mercredi 28 avril une plainte contre X, auprès du procureur du tribunal judiciaire de Paris pour « violences volontaires et viol par personnes dépositaires de l’autorité publique » et « atteinte à l’intimité de la vie privée ». « Une enquête est en cours, l’IGPN ayant été saisie en judiciaire et en administratif », fait savoir la préfecture de police de Paris qui précise par ailleurs que les deux fonctionnaires de police ont également « déposé une plainte pour outrage et rébellion à l’encontre du mis en cause ». Tommi espère tout au moins que « ces deux policiers seront suspendus ».
Une enquête publiée en novembre par StreetPress faisait déjà cas de violences contre des gardés à vue du commissariat du 19ᵉ arrondissement de Paris. Les victimes y dénonçaient des actes de « torture » et des traitements inhumains et dégradants. Le journaliste Valentin Gendrot révélait aussi dans son ouvrage titré « Flic », plusieurs cas de violences policières.
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