D’après la version de la Guardia Civil, tout aurait commencé au port d’Algésiras où des ouvriers les auraient alertés de la présence de trois individus armés d’origine maghrébine. Ces trois personnes se seraient, toujours selon la même thèse, enfuies à bord d’une voiture. Poursuivis par les éléments de police, ils auraient refusé de s’arrêter. Réaction qui aurait, pour eux, nécessité l’utilisation d’une arme à feu. C’est Bilal qui recevra la balle.
Il mourra des suites de ses blessures à l’hôpital. Le communiqué officiel précisera que des « joints » ont également été trouvés à bord de la voiture et que l’une des personnes qui accompagnaient Bilal était recherchée par la police espagnole. Une manière sûrement de couvrir ce que l’on peut qualifier de meurtre de sang-froid.
De surcroît, la prétendue arme à feu n’a pas été retrouvée à bord du véhicule des incriminés.
La famille de Bilal réfute cette thèse et affirme que Bilal s’apprêtait, en compagnie de deux autres personnes, à regagner Barcelone, en voiture, afin de rendre visite à son frère. Il n’aurait, d’ailleurs, aucun lien avec le monde des stupéfiants.
Rappelons, tout de même, qu’il s’agit de la seconde affaire du genre en l’espace d’un mois. Une jeune étudiante marocaine, Lamia Denna, âgée de 23 ans, qui poursuivait ses études à la Faculté de Pharmacie de Grenade, avait été retrouvée morte,gisant dans un mare de sang.
La jeune femme avait reçu plusieurs coups de couteau, selon les conclusions de l’enquête. Partout au Royaume, mais également en Espagne, la société civile et les Associations de défense des droits de l’Homme avaient protesté en silence contre ce crime abominable. La communauté marocaine avait été tenue en émoi. A peine le deuil passé qu’il faut se replonger dans un autre cas similaire dans lequel un Marocain parti vivre paisiblement en Espagne rentre au Maroc les pieds devant.
Libération - Amel Nejjari