Au Maroc, les traiteurs sont au bord de la faillite

28 juillet 2020 - 15h00 - Economie - Ecrit par : S.A

Face à une faillite imminente, les traiteurs marocains sans activité depuis plus de quatre mois plaide pour une relance à 30% ou 50% de leur secteur.

Depuis quatre mois, les traiteurs n’organisent plus des funérailles, mariages, ou toute autre cérémonie. "On est en arrêt à 100% depuis le 15 mars. Même les mariages qu’on avait de prévu en juin, juillet, août, pour 10, 15 et 20 tables ont été annulés", confie à Hespress Meryem Ben, chef d’une entreprise-traiteur à Casablanca. La seule mesure d’accompagnement dont bénéficient les employés déclarés à la Caisse nationale de la Sécurité sociale (CNSS) est relative à l’obtention d’une indemnité.

Au cas où cette indemnité ne sera pas maintenue tout au long de cette période d’inactivité qui perdure, "nos employés n’auront plus de quoi subvenir à leurs besoins sachant que les 2000 dirhams qu’on leur verse ne leur suffisent déjà pas", fait-elle remarquer. Alors que les cafés, les restaurants, les hôtels et les commerces ont entre-temps été autorisés à rouvrir avec une capacité d’accueil de 50%, les traiteurs continuent de baigner dans l’incertitude quant à la reprise de leur activité.

"On n’a aucune visibilité quant à la relance de notre activité, déplore Meryem Ben. Il ne faut pas oublier que l’activité des traiteurs emploie des milliers de personnes, allant des cuisiniers, aux femmes de ménage, aux décorateurs et la liste est longue. Des emplois que les personnes lambda considèrent comme banals mais qui sont essentiels et indispensables dans notre activité, et qui permettent à ces gens de gagner leur vie, surtout qu’il s’agit d’employés vacataires qui travaillent au jour le jour, alors que d’autres touchent chaque mois un salaire fixe et n’ont pas à se plaindre".

Face à cette situation, les traiteurs plaident pour une reprise "le plus tôt possible" de leur secteur, ce qui permettra d’éviter une « faillite certaine". "On ne demande pas à reprendre à 100%. Rien que 30% ou 50% nous suffisent pour au moins couvrir nos charges et permettre à nos employés de respirer un peu coté financier. On peut s’arranger avec nos clients et leur proposer des formules permettant de rester dans les normes et de respecter les mesures de prévention sanitaire, notamment la distanciation entre les tables et les invités", demande Meryem Ben.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Casablanca - Mariage

Aller plus loin

Maroc : les traiteurs aux abois exigent la reprise progressive des activités

L’interdiction des rassemblements et fêtes de tout genre plonge le secteur des traiteurs marocains dans le désarroi. La majorité d’entre eux étant dans l’informel, ils n’ont...

Maroc : l’appel de détresse des acteurs de l’événementiel

Face à l’impact de la crise sanitaire liée au Covid-19, le Groupement professionnel des prestataires de l’événementiel au Maroc appelle le gouvernement à accorder aux acteurs...

Maroc : les traiteurs veulent convaincre les autorités sanitaires (Vidéo)

Après plus de 8 mois d’attente, les traiteurs marocains veulent montrer au gouvernement leur capacité à assurer une reprise des activités dans le respect du protocole sanitaire.

Maroc : touchés par la crise, les traiteurs reçoivent des indemnités

Les travailleurs de plusieurs sous-secteurs d’activités dont notamment l’événementiel, les traiteurs ainsi que les espaces de distraction et des jeux impactés par la pandémie du...

Ces articles devraient vous intéresser :

Les jeunes Marocains se désintéressent du mariage

Alors que le Maroc devrait connaître une diminution de sa population active et une augmentation du taux de vieillissement, les jeunes montrent de plus en plus un désintérêt pour le mariage et la procréation en raison de la cherté de la vie. Le projet...

Au Maroc, le parti au pouvoir dit niet au mariage homosexuel

Le parti Rassemblement national des Indépendants (RNI) présidé par Aziz Akhannouch, chef du gouvernement marocain, affiche son opposition au mariage homosexuel.

Maroc : la mode du mariage virtuel

Le mariage en ligne ou « mariage virtuel » est devenu une pratique en vogue au Maroc. Le phénomène suscite l’inquiétude des spécialistes en psychologie sociale qui s’interrogent sur la nature de ces relations humaines sans communication directe, et...

Maroc : mariage sur TikTok

Au Maroc, des experts alertent contre les effets néfastes du programme de mariage diffusé sur les réseaux sociaux, notamment Tiktok.

Mariage des mineurs au Maroc : des chiffres qui font froid dans le dos

Au Maroc, le chemin vers l’éradication du mariage des mineurs reste encore long et parsemé d’embûches. De quoi inquiéter le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, qui plaide pour des mesures législatives plus strictes.

Maroc : les salles de fêtes se plaignent de "l’absence" de mariages

Au Maroc, la fréquentation des salles de mariage a considérablement baissé cet été au point d’inquiéter plusieurs gérants.

La mère d’Achraf Hakimi, gardienne de sa fortune

Le footballeur marocain Achraf Hakimi, qui évolue au Paris Saint-Germain, a révélé que sa mère gérait ses finances depuis ses débuts professionnels, bien avant son mariage.

Une mariée marocaine refuse la tenue amazighe, le mariage se termine en divorce

Un mariage célébré au Maroc a connu un dénouement inattendu et triste. Le marié a prononcé le divorce le soir même des noces, suite au refus de sa jeune épouse de revêtir la traditionnelle tenue amazighe.

Divorces au Maroc : Une tendance inquiétante à la hausse

Au Maroc, le nombre de mariages a considérablement baissé, tandis que les cas de divorce ont enregistré une forte hausse au cours des quinze dernières années. C’est ce qu’indique le Haut-commissariat au plan (HCP) dans un récent rapport.

Maroc : crise du célibat féminin

Au Maroc, le nombre de femmes célibataires ne cesse d’accroître, avec pour conséquence la chute du taux de natalité. Quelles en sont les causes ?