Tourisme au Maroc : la reprise ajournée à 2023
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Les touristes étrangers se font rares dans les massifs enneigés du Moyen Atlas à cause de la crise sanitaire liée au coronavirus. Les professionnels du secteur s’en plaignent et attendent des solutions urgentes.
« On a fait un bon démarrage, surtout auprès de visiteurs étrangers mais la pandémie a stoppé net notre activité », se désole Youssef Mouhyi, directeur de la « Maison de la cédraie », un écomusée ouvert en janvier 2020. Tout comme lui, Moulay Abdellah Lahrizi, 55 ans, patron de l’auberge des Jardins d’Azrou vit la même situation. Il a perdu 70 % de sa clientèle. « L’afflux des étrangers était constant durant toute l’année (2020). Aujourd’hui nous devons nous adapter à une clientèle locale », confie à l’AFP le Suisso-marocain revenu dans son pays natal pour se lancer dans le tourisme. Les restrictions sanitaires sont à l’origine de l’arrêt des balades en groupe, des séminaires et autres rendez-vous collectifs.
« La proximité avec des grandes villes et la situation épidémiologique de la région, où très peu de cas sont enregistrés, incitent les gens à venir. Mais on est loin du compte, car l’afflux est épisodique », laisse entendre le propriétaire du gîte niché à quelques kilomètres d’Ifrane. Rachid Hamidi, vendeur de pierres minérales dans la cédraie d’Azrou exprime des inquiétudes. « Les quelques touristes de passage prennent des photos et passent leur chemin. Il m’arrive de rentrer chez moi sans avoir rien vendu », se lamente cet homme de 34 ans.
La situation semble peu reluisante à Ifrane, située à 1 800 mètres d’altitude et souvent surnommée « la petite Suisse ». On observe une ruée vers cette ville le week-end. « Avant la pandémie, je passais instinctivement mes vacances à l’étranger mais coronavirus oblige, j’ai décidé d’explorer la région », témoigne Ayman, 30 ans, interne en réanimation dans un hôpital à Rabat. « Il y a beaucoup à voir au Maroc et en plus je contribue à faire tourner l’économie touristique du pays, durement touchée par la crise », ajoute-t-il.
Selon le département de tourisme, Ifrane a enregistré un record de fréquentation début janvier avec un taux d’occupation de 95 %. « C’est la seule destination au Maroc qui a réussi cet exploit en période de pandémie », souligne Mariem Ouadaani, directrice de la Délégation provinciale du tourisme d’Ifrane. Toutefois, cet afflux de fin de semaine ne suffira pas pour sauver la saison hivernale à Ifrane. « En semaine, la ville est vide, souligne le gérant du restaurant ‘L’empreinte’. C’est problématique, car nos charges sont fixes mais nos recettes ne le sont pas ».
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