Suite aux décisions rendues par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) concernant les accords de pêche et agricole entre l’UE et le Maroc, la France a tenu à réaffirmer son soutien indéfectible au royaume.
Ni tension ni différend politiques. Les relations Maroc-Sénégal sont toujours au beau fixe. C’est en clair ce que laisse entendre le communiqué émis par la Primature samedi dernier pour expliquer les raisons du rappel « temporaire » de l’ambassadeur du Maroc à Dakar, Moha Ouali Tagma. Ce dernier a été, en effet, rappelé mercredi dernier pour trois jours suite à des propos tenus par Jacques Baudin, ancien ministre des Affaires étrangères et responsable socialiste sénégalais, en faveur du front Polisario.
Le Maroc estime que les propos de l’ancien chef de la diplomatie sénégalaise sont « inamicaux et incompréhensibles ». Ils sont « contraires aux liens séculaires qui existent entre les deux pays et les deux peuples frères, et aux excellentes relations bilatérales qui ont connu une consolidation et un développement significatifs ces dernières années ».
Le Maroc a donc décidé de rappeler son ambassadeur pour consultation. Le seul motif de cette décision, précise la Primature, est « de contribuer à l’analyse du revirement radical, grave et surprenant de la position de hauts responsables du Parti socialiste sénégalais sur la question de l’intégrité territoriale du pays ». Pour le chef du gouvernement, Abass El Fassi, il s’agit donc d’une « démarche circonscrite, avec un objectif déterminé sur un sujet précis ».
En aucune manière, poursuit le Premier ministre, il ne faut voir dans cette décision le signe d’un « éventuel différend ou tension à caractère politique entre les deux Etats ou être interprétée comme un geste inamical vis-à-vis du peuple sénégalais frère ». Mais la démarche du Maroc et les précisions apportées ne semblent pas avoir été perçues à leur juste valeur par le Sénégal. Ce dernier, usant de son droit à la réciprocité, a, à son tour, rappelé samedi son ambassadeur à Rabat dans l’attente de clarifications de la partie marocaine.
Pour Abbas El Fassi, le Maroc n’a aucune explication supplémentaire à fournir autre que celle déjà formulée, avec la clarté requise, dans les communiqués du ministère des Affaires étrangères. Pour sa part, dans son communiqué, la Primature rappelle que les rapports entre les peuples marocain et sénégalais sont séculaires, mutuellement respectueux, exceptionnels et singulièrement profonds.
Clash RAM/Air Sénégal
Il y a un peu moins de deux mois, les relations maroco-sénégalaises traversaient une zone de turbulences. Cette fois-là, le problème était d’ordre économique. C’était suite au clash Royal Air Maroc/Air Sénégal international (ASI). La belle aventure de coopération Sud-Sud, entamée depuis sept ans, prenait subitement fin. Depuis mardi 30 octobre, en effet, le Sénégal a repris les commandes de la compagnie ASI au détriment de RAM. A compter du 1er janvier 2008, l’Etat sénégalais reprendra à la fois la gestion financière de la compagnie, et entièrement ou partiellement les parts de participation au capital détenues par RAM. Un plan de recapitalisation sera assuré par le Sénégal.
A l’origine de ce divorce RAM/ASI, des problèmes de gestion ayant occasionné une perte cumulée de plus de 12 milliards de francs CFA fin 2005, et plus de 11 milliards pour 2006, soit environ 354 millions de DH entre 2005 et 2006. Ce divorce annonçait la fin d’un rêve qui a pris corps au lendemain de la première visite du Souverain au Sénégal, en 2000. Etait alors annoncée en grande pompe la création d’une compagnie maroco-sénégalaise où RAM détenait 51% du capital. Entreprise promise alors à un bel avenir. Mais, sept ans après, le rêve s’est effondré.
L’Economiste - K. E. H.
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