Maroc : les prix du mouton s’envolent, l’Aïd al-adha menacé ?

Les Marocains pourront-ils acheter des moutons pour le sacrifice de l’Aïd al-adha cette année ? A environ cinq mois de la célébration de cette fête, l’inquiétude enfle face à la hausse vertigineuse des prix de ces bêtes.

Les prix du mouton pour le sacrifice dépasseront cette année les niveaux enregistrés l’année dernière, à en croire les éleveurs de bétail. Les Marocains « ne seront pas épargnés cette année par la flambée des prix, étant donné que les tarifs des moutons restent élevés, bien qu’un léger recul ait été observé dans certaines régions récemment », précisent-ils. Cette hausse des prix serait due à « la faiblesse des précipitations cette année, qui n’a pas permis de réduire les coûts des fourrages et des aliments pour animaux. Par exemple, le prix de la botte de luzerne atteint 110 dirhams ».

« Les prix du bétail ont enregistré une légère baisse récemment, après avoir suivi une tendance haussière tout au long de la période qui a suivi l’Aïd al-Adha de l’année dernière. Cela est dû au fait que les investisseurs ont été encouragés à acheter en raison de la hausse des prix des moutons et des bovins qui a accompagné cette fête religieuse », a déclaré un éleveur de bétail dans la ville de Ksar El Kébir auprès de Hespress, ajoutant que « cette légère baisse n’a pas fait descendre les prix des moutons en dessous des niveaux enregistrés à la même période l’année dernière ».

Le professionnel a précisé que « les éleveurs achètent actuellement les moutons de race Sardi destinés à l’Aïd al-Adha à 120 dirhams le kilogramme, ce qui fait que leur prix total ne descend pas en dessous de 3 500 dirhams », notant que « ce prix est déjà élevé, et si l’on ajoute à cela les coûts d’élevage d’une tête de bétail pendant les mois restants avant l’Aïd al-Adha, qui ne sont pas inférieurs à 800 dirhams, le coût pour l’agriculteur reste très élevé, tout comme l’année dernière ».

L’éleveur n’a pas manqué d’inviter le ministère de l’Agriculture à « publier des communiqués explicatifs ou à faire des déclarations officielles pour dissiper l’incertitude entourant le sort de ce rite religieux cette année », affirmant que « l’annulation de l’Aïd al-Adha causerait de lourdes pertes aux éleveurs » et « pourrait réduire la pression sur le cheptel national ».

Dans la région de Chichaoua, les moutons de race Sardi sont vendus « à 85 dirhams le kilogramme, tandis que les moutons de race Bargui sont à 75 dirhams, et les bovins atteignent 90 dirhams le kilogramme », renseigne pour sa part un agriculteur et éleveur de bétail de la région. Il a en outre indiqué que « les prix des moutons dans la région, à l’approche de l’Aïd al-Adha, oscilleront entre 3 000 et 7 000 dirhams par tête, selon l’engraissement et l’âge », précisant que « l’offre de moutons sera plus importante cette année par rapport à l’année précédente, notamment parce qu’environ 70 % des moutons importés l’année dernière n’ont pas été vendus. Cependant, les prix resteront finalement élevés ».