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Tomates marocaines : la France veut revoir les règles du jeu
Le ministère de l’Agriculture français appelle à une révision des prix d’importation des tomates marocaines sur les marchés de l’Union européenne.
Le Maroc n’écarte pas la possibilité de porter plainte contre les agriculteurs français qui auraient saccagé ses exportations de produits agricoles comme il l’a déjà pour les agriculteurs espagnols. Les médias français qui diffusent de fausses informations sur la pastèque marocaine sont aussi dans le viseur des autorités marocaines.
Selon des médias européens, la Coordination Rurale, une organisation de droite réunissant des agriculteurs français, « exploite » le Salon international de l’agriculture, qui se tient du 22 février au 2 mars à Paris, pour faire passer son message sur la nécessité de « s’opposer aux tomates marocaines et de mettre fin à l’accord entre l’Union européenne et le Maroc ». De quoi agacer Rachid Benali, président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (COMADER). « De la même manière que la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural a intenté une action en justice contre les agriculteurs espagnols qui ont saccagé les exportations marocaines de tomates, elle fera de même face à toute autre attaque. C’est ce que nous pouvons faire, en fin de compte », a-t-il affirmé dans une déclaration à Hespress.
La Confédération avait engagé des poursuites judiciaires contre les auteurs des actes de vandalisme visant les tomates marocaines. « Cette action en justice a porté ses fruits, puisque le procureur de la République chez eux a ordonné l’arrêt de ces pratiques, et désormais, les camions marocains transportant des produits agricoles exportés traversent sans encombre », a fait savoir Benali, précisant que les personnes concernées restent poursuivies en justice. Par ailleurs, la Coordination des organisations d’agriculteurs et d’éleveurs espagnols (COAG), a « récemment déposé une plainte contre le Maroc, l’accusant de dépasser le quota annuel de tomates exemptées de droits de douane d’environ 230 000 tonnes par an, ce qui causerait une perte annuelle de 14 millions d’euros à l’Espagne », rapportent des médias européens.
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La pastèque marocaine est la cible de médias européens, dont « EADTV ». Ces médias ont anticipé le début de la saison de récolte de la pastèque marocaine prévu en mars, alertant sur les « conséquences graves de la consommation de cette pastèque contaminée par des pesticides interdits ». « La présence de ces (pesticides) a été officiellement enregistrée le 5 avril 2024 et classée comme présentant un niveau de danger ‘potentiellement grave’, selon les rapports de l’Union européenne », ont-ils précisé. Des informations démenties par Benali. « La Confédération est en contact permanent avec la presse européenne, y compris la presse française, afin de clarifier ces informations, qui ont été démenties à plusieurs reprises », a-t-il fait savoir. Il a tenu à rappeler que « les produits agricoles marocains sont toujours contrôlés par les douanes des pays européens, et qu’aucune analyse effectuée à ce jour n’a révélé le moindre problème concernant la pastèque marocaine ».
Il admet qu’il arrive effectivement que le Maroc reçoit quelques avertissements de temps à autre, mais ils restent mineurs et concernent tous les pays exportateurs de produits agricoles. « C’est tout à fait normal, en fin de compte », a-t-il estimé, insistant sur le fait que « l’objectif des agriculteurs et de ceux qui diffusent ces fausses informations est de porter atteinte aux producteurs marocains sur le marché ». Le responsable n’exclut pas la possibilité de poursuivre les médias qui soutiennent les agriculteurs dans leur désinformation contre les produits agricoles marocains.
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La Confédération « dispose d’avocats qui connaissent parfaitement les démarches à entreprendre, mais », elle « ne souhaite pas, pour l’instant, d’engager immédiatement des poursuites judiciaires contre ces parties, d’autant plus que le Maroc entretient un partenariat important avec la France et l’Espagne », a ajouté le président de la Confédération, assurant que « toutes ces questions feront l’objet des rencontres prévues entre la Confédération et les syndicats d’agriculteurs en France, dans le cadre du Salon international de l’agriculture de Paris ».
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