Les exportations marocaines dopées par le phosphate
Le premier semestre de 2022 a été témoin d’un essor des exportations marocaines de phosphates et dérivés.
Les réserves de phosphate dont dispose le Maroc pourraient faire de lui un géant mondial de l’uranium. C’est le fruit d’une réflexion nourrie par Michaël Tanchum, professeur-chercheur au Middle-East Institute, par ailleurs enseignant à l’Université de Navarra et Senior Fellow à l’Austrian Institute for European and Security Policy (AIES).
Se basant sur des estimations géologiques, Michaël Tanchum, professeur-chercheur au Middle-East Institute, révèle que le phosphate marocain contient plus de trois fois le 1,9 million de tonnes d’uranium contenues dans les plus grandes réserves de minerai de ce précieux métal au monde, en Australie, indique h24info. Rappelant que c’est la quatrième matière la plus exploitée au monde, il a fait savoir que plus de 90 % du phosphate extrait est utilisé dans la fabrication d’engrais synthétiques. Aussi, a-t-il souligné que « le groupe OCP (Office Chérifien des Phosphates), géant public marocain de l’extraction du phosphate et de la fabrication d’engrais, fabrique depuis les années 1980 de l’acide phosphorique, un produit intermédiaire dans la fabrication d’engrais phosphatés à partir duquel l’uranium peut être récupéré. L’universitaire précisera que l’OCP a produit, en 2020, 40,7 millions de tonnes de phosphate et extrait 7,1 millions de tonnes d’acide phosphorique.
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Malgré le regain d’intérêt pour l’uranium en tant que sous-produit du phosphate, « la technologie de récupération de l’uranium à partir de l’acide phosphorique est bien établie », estime Michaël Tanchum, relevant que « dans les années 1980, la récupération de l’uranium à partir de l’acide phosphorique représentait 20 % de la production américaine d’uranium, mais elle a été interrompue lorsque les prix de l’uranium ont atteint leur niveau le plus bas dans les années 1990 ». Par conséquent, les capacités du Maroc en termes d’uranium constituent aujourd’hui une opportunité pour une relation nucléaire stratégique entre les États-Unis et le Maroc, estime l’universitaire.
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Tanchum a par ailleurs évoqué le programme de dessalement de l’eau initié par le Maroc pour faire face au trilemme nourriture-eau-énergie. Un partenariat a récemment été signé entre le royaume et le Rosatom russe. L’universitaire appelle les États-Unis à une plus grande coopération avec le Maroc en la matière. « Washington devrait s’appuyer sur la position avant-gardiste de Rabat pour trouver des solutions à la pénurie d’eau », a-t-il ajouté. Et de conclure : « L’option nucléaire faisant déjà partie du portefeuille de solutions possibles du Maroc pour résoudre le trilemme nourriture-eau-énergie, la Maison-Blanche devrait réfléchir à la manière d’impliquer Rabat en tant que partie prenante dans la diffusion de la technologie nucléaire mobile de Génération IV des États-Unis ».
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