Maroc : plus de 4,3 millions de personnes sans ressources

3 mai 2020 - 19h00 - Maroc - Ecrit par : G.A

Malgré les efforts consentis pour aider les Marocains à moins sentir les effets néfastes de la crise liée au coronavirus, 4.3 millions de ménages évoluant dans l’informel, ne bénéficient d’aucune protection sociale. Oxfam appelle les décideurs politiques à œuvrer pour la gestion efficace de ces genres d’inégalités, au risque d’avoir à gérer d’autres crises en dehors de celle du coronavirus.

Oxfam indique qu’au Maroc, les études et données statistiques confirment une réalité déjà inquiétante sur le marché du travail. "Le nombre d’emplois dans le secteur informel (sans l’agriculture) atteint 2,4 millions, soit 16,5 % de l’emploi total au Maroc, avec un nombre très faible d’emplois créés et instables". Les mesures préventives prises pour lutter contre la propagation du virus, ont laissé sur le carreau un nombre impressionnant de personnes qui, du jour au lendemain, se sont retrouvés sans travail et sans aucune ressource financière pouvant leur permettre d’affronter le quotidien.

Le directeur pays d’Oxfam au Maroc, Xavier Duvauchelle, estime que dans ce contexte, "seule une action politique extrêmement ambitieuse de l’État, peut permettre de surmonter cette crise en déclenchant une intervention urgente de santé publique, en appuyant les plus démunis et en aidant les familles à traverser cette crise. Il s’agit aussi de pouvoir relancer l’économie".

L’ONG britannique considère que les acteurs politiques, économiques, sociaux, la société civile, ainsi que les décideurs, doivent tirer les leçons qui s’imposent de cette crise qui aura eu le mérite de révéler de nombreux dysfonctionnements dans le choix des politiques publiques. Elle encourage "le lancement d’un débat public après le confinement pour préparer les élections prochaines, le modèle de développement ainsi que le PLF 2021".

Pour OXFAM, répondre à "la crise des inégalités et au sentiment d’injustice", peut se faire par l’établissement d’un "plan national de santé publique et une intervention d’urgence pour un accès aux soins des plus démunis". En ce qui concerne les mesures fiscales justes et d’urgence, elle propose une "taxe de solidarité sur les grandes fortunes qui permettront d’assurer une protection sociale universelle pour ceux qui sont dans l’informel".

Toutefois, Oxfam au Maroc met en garde contre "la montée de l’intolérance par rapport aux inégalités". Abdeljalil Laroussi, responsable de plaidoyer et campagne indique qu’"au lieu de s’attaquer à la liberté d’expression et d’opinion et aux espaces civiques à travers des restrictions et limites inutiles, il est plus urgent pour le gouvernement de mettre le cap sur les vrais leviers de changement pour sortir de la précarité", précise la même source.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Développement - Coronavirus au Maroc (Covid-19)

Ces articles devraient vous intéresser :

Mohamed Ihattaren rattrapé par la justice

Selon un média néerlandais, Mohamed Ihattaren aurait des démêlés avec la justice. Le joueur d’origine marocaine serait poursuivi pour agression et tentative d’incitation à la menace.

Poupette Kenza : compte Instagram désactivé après des propos « antisémites »

L’influenceuse aux plus d’un million d’abonnés sur Instagram, Poupette Kenza, se retrouve au cœur d’une vive controverse après avoir tenu des propos jugés antisémites. Dans une story publiée le 15 mai 2024, elle affirmait sans équivoque son soutien à...

Annulation des accords UE-Maroc : le Polisario jubile

Le Front Polisario a salué la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) annulant les accords de pêche entre l’UE et le Maroc, la considérant comme un « triomphe de la résistance ».

Le droit des femmes à l’héritage, une question encore taboue au Maroc

Le droit à l’égalité dans l’héritage reste une équation à résoudre dans le cadre de la réforme du Code de la famille au Maroc. Les modernistes et les conservateurs s’opposent sur la reconnaissance de ce droit aux femmes.

Un coup de pouce bienvenu pour les commerçants marocains

Suite à la directive de Bank Al-Maghrib (BAM) publiée le 25 septembre 2024, qui plafonne désormais le taux d’interchange domestique à 0,65%, le Centre monétique interbancaire (CMI) a été contraint de s’aligner.

Maroc : Trop de centres commerciaux ?

Au Maroc, la multiplication des malls soulève des inquiétudes. Les fermetures de plusieurs franchises enregistrées ces derniers temps amènent à s’interroger sur la viabilité de ce modèle commercial.

Aéronautique : le Maroc décolle et concurrence les géants européens

À l’heure où les constructeurs aéronautiques de l’Europe peinent à répondre à la demande, le Maroc travaille à devenir une plaque tournante de l’aérospatiale.

Mohammed VI : ses succès et ses défis

Le roi Mohammed VI a fêté en août ses 60 ans et ses 24 ans de règne. Son fils Moulay Hassan, prince héritier, soufflait quelques mois plus tôt, le 8 mai, ses 20 bougies. À un an de ses 21 ans, âge requis pour être roi, les inquiétudes quant à la santé...

Mohamed Ihattaren risque d’aller en prison

L’avocat de Mohamed Ihattaren, Hendriksen, confirme que le joueur d’origine marocaine est poursuivi en justice pour légère violence envers sa fiancée Yasmine Driouech en février dernier. La date de l’audience n’est pas encore connue.

Corruption : des élus locaux pris la main dans le sac

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, tente d’en finir avec la corruption et la dilapidation de deniers publics. Dans son viseur, une trentaine de présidents de commune et de grand élus dont il a transféré les dossiers devant l’agent judiciaire...