Vendredi, la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines (Université Mohammed V de Rabat) a organisé une table ronde axée sur le thème « Le mariage par Fatiha au regard de la théologie, la loi et la société ». Une rencontre au cours de laquelle les participants ont mis en garde contre les effets fâcheux du mariage par Fatiha (prologue du Saint Coran), notamment la difficulté pour les époux de prouver leur union conjugale, la perte des droits de la femme en cas de divorce ou encore des droits conjugaux en cas de décès de l’un des conjoints, la difficulté pour les enfants de jouir de leurs droits civiques parce qu’ils sont le fruit d’une union ambiguë, etc.
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« Il est grand temps que les sociologues, les intellectuels et les universitaires se mobilisent et proposent des pistes de sortie à même d’en finir avec cette problématique d’ordre social, juridique et théologique », a préconisé Jamaleddine Hani, doyen de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines. « Ce type de mariage qui s’affranchit de tout contrôle judiciaire en amont, est intimement lié à d’autres fléaux comme le mariage des mineures, le décrochage scolaire ou encore la violence dans toutes ses manifestations », renchérit Chems Doha Alaoui Ismaïli, présidente de l’association régionale de l’Union Nationale des Femmes du Maroc.
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Citant à l’appui l’article 16 du Code de la famille qui stipule que le mariage ne peut être prouvé que par un acte adoulaire et devant les tribunaux spécialisés, Boutaina El Ghalbzouri, présidente de la Fondation Razan pour les études sur la famille et la société appelle à en finir avec le mariage coutumier. « Nous sommes aujourd’hui face à une foultitude de problématiques sur les plans juridique, sociétal, psychologique et aussi du point de vue de la Charia (droit musulman), entre autres, la valeur et la nature de ce type de mariage, ce qui exige une révision de manière à éviter la dislocation de la cellule familiale et de mieux préserver les intérêts de l’épouse et des enfants », a-t-elle affirmé.