Au Maroc, la filière de la location saisonnière se requinque
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Dans le secteur de la location saisonnière, les agences de voyages opérant au Maroc font face à une « concurrence illégale » des courtiers qui tirent grand profit de l’activité à leur détriment. Des voix s’élèvent pour appeler à l’assainissement du secteur.
Les vacances d’été sont le moment propice pour certains jeunes de gagner de l’argent. Ils se posent en courtiers saisonniers, guident à la fois les vacanciers, leur facilitent leur séjour tout en leur proposant les meilleurs sites de location sur le marché et leur indiquant les lieux à visiter. Un job qui leur rapporte entre 50 et 100 dirhams par client. Parfois, 400 voire 500 dirhams, témoigne un courtier rencontré par Hespress à Martil, près de Tétouan, aux abords de la ville. Généralement, ils ne proposent qu’un simple appartement, souvent peu équipé ou insalubre situé particulièrement dans les quartiers populaires ou ceux proches de la côte comme Ahrik – Catalan ou Chbar au lieu d’une maison de vacances. « C’est notre travail, on attend l’été avec impatience pour louer nos appartements. C’est la manière avec laquelle on peut subvenir à nos besoins », reconnaît un courtier.
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La plupart des estivants favorisent l’émergence de l’activité en évitant de se tourner vers les services des agents immobiliers et des agences de voyage, ce qui profite aux courtiers saisonniers. « Nous sommes les grands bénéficiaires, les touristes nous contactent pour un service meilleur avec un prix raisonnable », avoue la même source. Selon le directeur d’une agence de voyage située à Martil, ces opérations ne sont pas conformes à la loi. « Plusieurs procédures sont violées par ces courtiers qui ne cherchent que le gain matériel », a-t-il ajouté. Même son de cloche chez Bouazza Kharati, président de la Fédération marocaine des droits du Consommateur (FMDC). « Cette question liée aux courtiers nous renvoie à d’importantes activités économiques et commerciales qui fleurissent dans l’ombre et sans aucune norme de consommation », dit-il, soulignant que « la nature des transactions qui ne sont pas officiellement autorisées affecte négativement la consommation des citoyens.
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Parmi ces courtiers saisonniers, il y en a qui n’hésitent pas à escroquer leurs clients. Des plaintes ont été souvent enregistrées. « Les courtiers en (transactions) bénéficient financièrement et obtiennent des rendements financiers importants, en élevant le prix de la location à des niveaux imaginaires », explique-t-il, appelant à encadrer ce secteur, afin de protéger le consommateur de toute forme d’exploitation et d’extorsion, qui s’incarne dans la manipulation du prix par des intermédiaires d’une part, et de garantir les droits du médiateur et la stabilité de son travail, d’autre part.
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