Au Maroc, seuls les couples mariés sont autorisés à partager une chambre d’hôtel, le certificat de mariage faisant foi. Les couples non-mariés qui violent cette prescription encourent une peine d’emprisonnement d’un an pour relations sexuelles hors mariage (article 490 du Code pénal). La ministre marocaine du Tourisme, Fatim-Zahra Ammor, a annoncé la semaine dernière avoir engagé des négociations avec ses homologues de l’Intérieur et de la Justice en vue de « lever certaines restrictions qui empêchent les couples non mariés de partager une chambre d’hôtel », relate le quotidien Assabah.
Ces restrictions « poussent de nombreuses personnes à opter pour des destinations touristiques comme la Turquie ou l’Europe », souligne la ministre. Suivant les instructions royales, le gouvernement Akhannouch est décidé à réformer le Code pénal marocain qui date de 1961 et à dépénaliser les relations sexuelles hors mariage entre personnes de même sexe. Dans son discours du Trône de l’année dernière, le roi Mohammed VI annonçait une réforme du Code de la famille ou Moudawana. Un an après, cette réforme est restée lettre morte à cause des conservateurs et islamistes, dont le Parti justice et développement (PJD), qui s’opposent farouchement à la révision de ce texte.
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Répondant lundi aux questions d’un député socialiste, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a rappelé que seul le roi, en sa qualité de Commandeur des croyants, « a l’autorité pour lancer le débat parlementaire » sur cette question. En attendant, plusieurs couples non mariés marocains préfèrent éviter les hôtels et louer des appartements discrets pour leurs escapades. L’accès aux hôtels pour les couples non mariés est « une question de libertés fondamentales », déclarait à TelQuel début juillet, Othman Cherif Alani, l’ancien directeur de la Fédération nationale du tourisme.
Le ministère du Tourisme travaille à lever ces restrictions « qui freinent le développement du tourisme », a-t-il ajouté. Le Maroc est engagé dans une dynamique de « dépénalisation de ces comportements », a assuré pour sa part le ministère de la Justice. Avis donc aux couples non mariés qui prévoient de se rendre au Maroc. Ils peuvent se retrouver en prison si un des partenaires est d’origine marocaine, même s’il possède un passeport européen, avertissent des sites de recommandations.