Le prix des lentilles a considérablement augmenté au Maroc, atteignant 32 dirhams le kilo chez les détaillants, contre 25 dirhams pour les lentilles importées.
Les relations commerciales avec l’Iran doivent être recadrées. Le ministre du Commerce extérieur Abdellatif Maâzouz en est convaincu. La commission mixte de coopération économique, commerciale, scientifique et technique (23 au 26 février à Téhéran) qu’il conduit depuis samedi à Téhéran doit déboucher sur des résultats concrets. Selon les prévisions du département du commerce extérieur, trois accords devront être signés à l’issue de cette 5e réunion de la commission mixte. L’un porte sur la non-double imposition. L’autre est relatif à la marine marchande et un troisième à la promotion du tourisme. A cela s’ajoute le projet de mise en place d’un conseil d’affaires maroco-iranien.
Ces accords vont défricher des relations commerciales bilatérales actuellement régies par un accord signé entre les deux pays en 1995 et qui n’est entré en vigueur qu’en janvier 2000. Ce document encourage les deux pays à prendre les dispositions nécessaires pour renforcer et diversifier le commerce des produits et des services conformément à la législation en vigueur dans les deux pays. Toutefois, cet accord n’accorde aucun avantage préférentiel douanier. Pour l’économie marocaine, l’Iran est classé à la 9e position en tant que fournisseur et à la 28e place en tant que client.
Selon les statistiques disponibles, le volume global des échanges a atteint 8,6 milliards de DH en 2007. Cependant, il est en faveur de l’Iran. En effet, le solde est négatif et le taux de couverture est de 4%. La balance commerciale a enregistré un déficit permanent ces dernières années pour atteindre l’année dernière 7,890 milliards de DH. Ainsi, le Maroc a importé la même année pour 8,2 milliards de DH, essentiellement en pétrole. Les exportations marocaines n’ont généré que 340 millions de DH, constituées principalement de dérivés des phosphates (287 millions de DH d’engrais, 135 millions d’acide phosphorique et 34 millions de phosphates).
Il est incontestable que cette commission mixte intervient dans un contexte politique sensible. Sur le plan international, Téhéran est décrié par les Etats-Unis et plusieurs puissances mondiales qui lui reprochent d’enrichir l’uranium dans ses centrales pour un usage militaire. L’Agence internationale atomique relativise et incite Washington à plus de prudence pour éviter de reproduire le schéma dramatique irakien. Mais cette tension devra se terminer un jour. Et c’est une technique judicieuse que de chercher à se positionner dans un tel contexte.
En fait, l’idée est de sortir du schéma classique qui consiste à exporter les phosphates et importer le pétrole. Pour Abdellatif Maâzouz, le premier objectif assigné à cette commission est de diversifier les échanges. Il est impératif de trouver d’autres produits à vendre et des moyens pour faciliter le développement du commerce entre les deux pays. L’agro-industrie, les conserves de poissons, la monétique et les composants automobiles peuvent intéresser l’Iran. Sur ce dernier registre, l’industrie automobile y est très développée, particulièrement en terme de montage. Le pays produit 500.000 véhicules par an. Il dispose d’un savoir-faire en la matière. Si le Maroc arrive à prendre seulement 5% du marché et attirer un ou deux opérateurs dans la zone franche de Tanger, il aura réussi un bon coup, souligne le ministre avant de s’envoler vers Téhéran.
L’éloignement géographique ne doit pas constituer un blocage. Il faut régler le problème de transport et établir des règles d’encouragement. Cela permet de faciliter les investissements et les échanges avec l’instauration d’une entente sur le système de normalisation. Il propose de prospecter d’autres niches comme le tourisme. L’idée d’attirer une partie des touristes iraniens fait son chemin. Il est à rappeler que la délégation marocaine est composée d’une dizaine de représentants de différentes administrations et une quinzaine d’hommes d’affaires opérant dans le secteur de l’exportation. Des responsables de la CGEM, du Groupement professionnel des banques du Maroc, de la Fédération des chambres de commerce et de la Samir ont fait le déplacement.
Source : L’Economiste - Mohamed Chaoui
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