Le nombre n’est pas officiel mais ce sont des informations recueillies par le journal Assabah, qui cite des sources au sein du ministère de la fonction publique. Selon le quotidien, c’est au ministère de l’Intérieur que l’on retrouve le plus de fonctionnaires fantômes, principalement au sein des collectivités locales, sans doute plus difficiles à contrôler que les administrations centrales.
Au gouvernement, on reconnaît l’existence de ce phénomène et certains affirment même que des fonctionnaires perçoivent toujours leur salaire alors qu’ils sont installés depuis de nombreuses années à l’étranger, tandis que d’autres sont tout simplement décédés et leurs proches ou leur familles touchent toujours la solde.
D’autres types de fonctionnaires et non des moindres profitent également de cette situation pour être payés par l’administration sans exercer la moindre activité ou même faire acte de présence. Il s’agit, selon Assabah, de hauts cadres qui sont couverts par certains ministres. Le journal ne donne aucun détail sur cette situation et ne s’avance pas non plus à citer les noms des ministres.
Ce phénomène des fonctionnaires fantômes peut être combattu, encore faut-il qu’il y ait une réelle volonté politique, ce qui ne semble pas être le cas d’après plusieurs observateurs interrogés par le journal. Malgré les appels à une moralisation de la vie politique et publique et même les menaces à l’encontre de ces fonctionnaires, les pouvoirs publics ne sont jamais passés véritablement à l’action. Ce même gouvernement s’est même félicité dernièrement d’avoir révoqué plus de 3.000 fonctionnaires depuis le premier à l’époque d’Abdelilah Benkirane. A ce rythme-là, il faudra encore quelques siècles pour en venir à bout.