L’ex-PJDiste ne dénonce pas que la situation qu’elle décrit comme chaotique au sein du parti. Elle fustige la sous représentation des femmes dans les centres de prise de décision au sein de l’Administration marocaine. Elle dénonce une « exclusion systématique » des femmes des hauts postes de responsabilité, même au sein du gouvernement.
Le même constat a été fait par l’ADFM (association démocratique des femmes du Maroc), rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia. Statistiques à l’appui, l’association souligne que sur les 1 160 postes de hautes fonctions attribués par l’actuel gouvernement, seuls 137 sont revenus aux femmes. Ce qui représente à peine 11,8 %, précise le quotidien.
Malgré de nombreux appels, rien n’est fait pour remédier à cette situation lors de la présentation au Parlement du projet de loi organique 57-20, qui modifie et complète la loi organique 02-12, relative à la nomination aux fonctions supérieures. Selon Khadija Rebbah, membre de l’association, il est rare qu’une femme fasse partie de la liste des nominations validée par le gouvernement marocain, presque chaque jeudi. Même le rapport présenté devant le Parlement par le ministre de l’Économie et des finances mentionne un taux en deçà du seuil minimal.
Le gouvernement El Othmani, selon l’association, fait de la promotion de la femme plus qu’un slogan qu’un idéal à atteindre. Pourtant, la constitution en son article 19 en a fait mention.« Nous avons besoin d’un nouveau contrat social auquel la femme participe au même titre et à l’égal de l’homme à tous les niveaux de la vie sociale, y compris dans les instances élues. Nous avons besoin d’un nouveau contrat qui rende justice aux femmes victimes des choix politiques qui ont tous abouti à un échec », a confié Khadija Rebbah.
L’association appelle donc à accélérer la réforme globale de la fonction publique tout en prenant des mesures réglementaires efficaces permettant d’améliorer l’environnement du travail au profit des femmes, précise la même source.