Taxer ou interdire ? Le dilemme marocain sur la consommation d’alcool
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Depuis l’annonce par le gouvernement d’Aziz Akhannouch de l’augmentation de la Taxe intérieure de consommation (TIC) sur les boissons alcoolisées dans le cadre de la mobilisation de recettes supplémentaires pour le budget de l’État, les réactions et les interrogations s’enchaînent.
Lors de la discussion détaillée du projet de loi de finances (PLF) 2024 au sein de la chambre haute, Youssef Aidi, président du groupe USFPiste a souligné que l’augmentation de la TIC sur les boissons alcoolisées produira un impact sur les couches pauvres de la société en premier, ainsi que des répercussions sur divers secteurs, notamment celui de la santé, rapporte H24info. Pour étayer son argumentation, il a rappelé que 3 individus sont décédés à Chefchaouen, 6 à Tétouan et 9 à Ksar Lkbir, « après avoir mélangé des boissons alcoolisées avec du gel désinfectant ». Le Conseiller Mohamed Benfkih a pour sa part demandé à la ministre de l’Économie et des finances, Nadia Fettah Alaoui, de ne pas soumettre la vente d’alcool à une licence, car le Maroc a « une économie libérale et un État moderne ».
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« Nous devons être francs et clairs lorsque nous légiférons […] La majorité consomme de l’alcool, et les consommateurs ne devraient pas être accablés à chaque fois par des augmentations. Cela les conduirait au marché noir et causerait des problèmes familiaux et conjugaux », prévient-il. Abondant dans le même sens que Benfkih, Lahcen Haddad, conseiller istiqlalien et ancien ministre du Tourisme, estime que la hausse de la TIC sur les boissons alcoolisées taxe intérieure de consommation (TIC) risque d’ouvrir la voie à l’encouragement des industries illicites et à la consommation d’alcool frelaté ou avarié et de qualité inférieure, comme l’eau de vie (Mahia).
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Aussi, a-t-il mis en garde contre « les contradictions et l’hypocrisie sociales » quand la question de la vente d’alcools sur le marché national est abordée. L’élu istiqlalien fait ainsi référence à des dispositions réglementaires anciennes, notamment l’article 28 de l’arrêté du directeur général du cabinet royal n° 3-177-66 du 17 juillet 1967 réglementant le commerce des boissons alcooliques ou alcoolisées, qui prohibent encore la consommation et la vente d’alcool aux Marocains de confession musulmane. Cet article dispose qu’il est interdit à tout exploitant d’un établissement soumis à licence de vendre ou d’offrir gratuitement des boissons alcooliques ou alcoolisées à des Marocains musulmans. L’établissement qui tombe sous le coup de cette disposition est puni de 1 à 6 mois d’emprisonnement et d’une amende de 300 à 1 500 dirhams ou de l’une de ces deux peines seulement.
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