Pastèques marocaines : une dégringolade des exportations vers l’Europe
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Le gouverneur de la province de Zagora, au Maroc, a récemment pris une décision pour réglementer la culture de la pastèque rouge et jaune, afin de préserver les ressources en eau. Cette mesure, qui restreint les surfaces cultivables et interdit la culture dans certaines zones, intervient après d’importantes précipitations et inondations qui ont réalimenté la nappe phréatique et les barrages.
Si cette décision a été saluée par les agriculteurs, qui y voient une mesure juste et nécessaire pour l’économie locale, elle est loin de faire l’unanimité. Youssef Afaadas, du Syndicat de l’organisation démocratique des petits agriculteurs à Zagora, interrogé par Al3omk, souligne que cette réglementation, déjà mise en place l’année précédente, a porté ses fruits. Il rappelle que la culture de la pastèque, qui ne dure que six mois, consomme moins d’eau que d’autres cultures. De plus, elle dynamise l’économie locale et crée des emplois, particulièrement importants après les sécheresses qui ont frappé la région et mis à mal la culture des dattes, principale source de revenus.
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En revanche, des associations locales et des défenseurs de l’environnement s’élèvent contre cette décision. Jamal Akechbab, président de l’Association des Amis de l’Environnement à Zagora, qualifie la pastèque de culture “étrangère” à la région, gourmande en eau et menaçant la sécurité hydrique. Il met en garde contre une surexploitation des ressources en eau, rappelant la situation de 2014 où, après des inondations similaires, la surexploitation avait entraîné la destruction de milliers de palmiers. Selon lui, la sécheresse est un problème structurel et les récentes pluies ne suffisent pas à garantir l’avenir. Il dénonce également le non-respect de la réglementation mise en place l’an dernier.
Concrètement, la décision du gouverneur limite la surface cultivable à un hectare par exploitant et interdit la culture de la pastèque près des zones de pompage d’eau potable et de l’Oued Draa. Des compteurs d’eau obligatoires sur les puits et forages permettront de contrôler la consommation. Le non-respect de ces mesures entraînera des sanctions administratives et pénales.
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