Du nouveau pour la culture de pastèque au Maroc

10 novembre 2024 - 21h00 - Economie - Ecrit par : Bladi.net

Le gouverneur de la province de Zagora, au Maroc, a récemment pris une décision pour réglementer la culture de la pastèque rouge et jaune, afin de préserver les ressources en eau. Cette mesure, qui restreint les surfaces cultivables et interdit la culture dans certaines zones, intervient après d’importantes précipitations et inondations qui ont réalimenté la nappe phréatique et les barrages.

Si cette décision a été saluée par les agriculteurs, qui y voient une mesure juste et nécessaire pour l’économie locale, elle est loin de faire l’unanimité. Youssef Afaadas, du Syndicat de l’organisation démocratique des petits agriculteurs à Zagora, interrogé par Al3omk, souligne que cette réglementation, déjà mise en place l’année précédente, a porté ses fruits. Il rappelle que la culture de la pastèque, qui ne dure que six mois, consomme moins d’eau que d’autres cultures. De plus, elle dynamise l’économie locale et crée des emplois, particulièrement importants après les sécheresses qui ont frappé la région et mis à mal la culture des dattes, principale source de revenus.

À lire : Les Marocains boudent la pastèque

En revanche, des associations locales et des défenseurs de l’environnement s’élèvent contre cette décision. Jamal Akechbab, président de l’Association des Amis de l’Environnement à Zagora, qualifie la pastèque de culture “étrangère” à la région, gourmande en eau et menaçant la sécurité hydrique. Il met en garde contre une surexploitation des ressources en eau, rappelant la situation de 2014 où, après des inondations similaires, la surexploitation avait entraîné la destruction de milliers de palmiers. Selon lui, la sécheresse est un problème structurel et les récentes pluies ne suffisent pas à garantir l’avenir. Il dénonce également le non-respect de la réglementation mise en place l’an dernier.

Concrètement, la décision du gouverneur limite la surface cultivable à un hectare par exploitant et interdit la culture de la pastèque près des zones de pompage d’eau potable et de l’Oued Draa. Des compteurs d’eau obligatoires sur les puits et forages permettront de contrôler la consommation. Le non-respect de ces mesures entraînera des sanctions administratives et pénales.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Eau - Agriculture - Environnement

Aller plus loin

Maroc : des champs de pastèque détruits

Les autorités locales de Zagora mènent depuis jeudi dernier une vaste opération pour s’assurer du respect par les agriculteurs de la décision limitant la culture des pastèques...

Maroc : appels à interdire la culture de la pastèque

Au Maroc, les défenseurs de l’environnement appellent à l’interdiction totale de la culture de la pastèque, très gourmande en eau.

Au Maroc, des agriculteurs réclament la fin de l’interdiction de la culture de la pastèque

Les agriculteurs de la région de Tata plaident pour la levée de la mesure d’interdiction de la culture de pastèque. Mais les autorités locales maintiennent leur refus.

Pastèques marocaines : une dégringolade des exportations vers l’Europe

Les exportations marocaines de pastèque ont enregistré une baisse inquiétante au premier semestre de l’année 2024 en raison de la faible demande des pays européens. Une...

Ces articles devraient vous intéresser :

L’export d’oranges marocaines menacé

La filière des agrumes au Maroc est confrontée à d’énormes difficultés liées à la baisse de production du fait de la rareté des précipitations, ce qui affecte sa présence sur les marchés internationaux.

Ryanair impose les cartes d’embarquement digitales : et le Maroc ?

Ryanair a annoncé mercredi le report du passage aux cartes d’embarquement numérique au 3 novembre 2025. A compter de cette date, tous les passagers de la low-cost irlandaise n’auront plus à imprimer de carte d’embarquement sur papier. Le Maroc...

Le FMI confirme un prêt pour le Maroc

Le Maroc bénéficiera d’un prêt de 1,3 milliard de dollars du Fonds monétaire international (FMI) pour soutenir sa transition écologique et renforcer sa résilience face aux catastrophes naturelles.

Intermarché bannit la fraise marocaine

Afin de valoriser des produits de saison et du terroir français, le groupement Les Mousquetaires, qui chapeaute les enseignes Intermarché et Netto, a pris une décision radicale : bannir les fraises et les cerises de ses étals durant les mois de...

Maroc : l’huile d’olive devient un luxe

Au Maroc, le prix de l’huile d’olive augmente fortement. En cause, la sécheresse et les vagues de grande chaleur qui ont touché la production de ce petit fruit indispensable aux saveurs des mets des Marocains.

Maroc : la fermeture des hammams fait des malheureux

La Fédération nationale des associations des propriétaires et exploitants des bains traditionnels au Maroc a adressé un courrier au ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, l’invitant à reconsidérer la décision de fermeture des hammams trois jours...

Maroc : Une baisse record des exportations d’oranges

Les exportations marocaines d’oranges ont considérablement chuté au cours des huit premiers mois de 2023, s’établissant à 30 000 tonnes contre 109 000 tonnes en 2022.

BMW, Renault et Managem au cœur d’un scandale écologique au Maroc ?

Une enquête dévoile la pollution importante de certains villages marocains où sont déchargés des résidus miniers. BMW, Renault et la Managem, grande entreprise minière marocaine, sont pointés du doigt.

Maroc : mise en garde contre les constructions illégales

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, a apporté des clarifications au sujet des démolitions dans les zones côtières.

Les Marocains paieront plus cher l’électricité

Les autorités marocaines ont décidé de relever les taux de TVA appliqués aux tarifs de l’électricité sur la période 2024-2026.