« Si le Maroc peut se féliciter de la baisse considérable du nombre de filles mariées avant 18 ans pendant les dernières années, la vigilance collective ne doit pas baisser. Selon des rapports d’ONG, ces mariages traditionnels représentent une part non négligeable des mariages d’enfants. Il ne faut pas oublier non plus l’impact de la crise due à la pandémie du Covid-19 sur l’enregistrement des mariages des enfants », a déclaré Luis Mora dans une interview accordée au journal Le Matin. Selon le ministère public, les tribunaux marocains ont reçu en 2020 19 966 demandes d’autorisation pour des mariages de mineures dont 13 335 ont été acceptées.
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Au niveau mondial, la situation est alarmante. « On estime que la pandémie de Covid-19 aurait donné lieu à 13 millions de mariages d’enfants supplémentaires au total », fait savoir le représentant du FNUAP au Maroc, déplorant le fait que des centaines de millions de filles soient toujours concernées par cette pratique néfaste. « Les bouleversements économiques liés à la pandémie auraient aussi rendu les filles et leurs familles plus vulnérables aux stratégies d’adaptation préjudiciables, notamment au mariage d’enfants », a-t-il poursuivi. De quoi nécessiter une action conjointe pour mieux cerner cette problématique.
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Luis Mora a par ailleurs assuré que l’UNFPA apporte des solutions concrètes, fondées et probantes pour la lutte contre le mariage d’enfants, et de manière durable, pour la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes et des adolescentes. À titre d’exemple, il évoque une étude conduite par l’Observatoire National du Développement Humain (ONDH), avec l’appui de l’UNFPA, de l’UNICEF et ONU Femmes. Il est question de rendre compte de la situation du mariage précoce, d’éclairer les instances concernées sur ses causes et ses conséquences et de proposer des recommandations pour la conception des réformes et des politiques publiques à même de mettre fin à cette pratique.