Au cours de ce procès qui va durer plus de trois mois, les 15 prévenus, dont une société, un avocat, trois notaires, et plusieurs commerciaux et employés chargés des relations avec les banques, comparaîtront pour des faits d’escroquerie en bande organisée, faux et usage de faux, et blanchiment en bande organisée, fait savoir France 3, précisant que les 762 victimes de cette vaste escroquerie immobilière seront représentées par 110 avocats.
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En tout, plus de 7,5 millions d’euros, ainsi que des biens immobiliers et objets de luxe ont été saisis en France, Suisse, Luxembourg et au Maroc dans le cadre de cette affaire. Les 15 accusés encourent des peines pouvant aller jusqu’à 10 ans de prison et un million d’euros d’amende chacun. La société Apollonia, basée à Aix-en-Provence et spécialisée dans le conseil immobilier en défiscalisation, risque jusqu’à cinq millions d’euros d’amende.
Créée au milieu des années 2 000 par Jean Badache, sa femme (agent immobilier) et son fils, la société Apollonia réalisait un chiffre d’affaires de 36 millions d’euros avec son « produit clés en main » proposé à la clientèle. Mais le scandale éclate en avril 2008, lorsque 43 personnes déposent plainte contre X auprès du procureur de Marseille, dénonçant une vaste escroquerie immobilière et portant des accusations de faux, publicité mensongère et pratiques commerciales abusives.
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L’information judiciaire ouverte deux mois plus tard, a permis de découvrir le modus operandi de ce réseau. Des commerciaux, avec l’aide d’un avocat et de notaires, parvenaient à convaincre des particuliers de souscrire à des projets d’investissements immobiliers autofinancés. Avec des documents falsifiés, ils obtenaient des crédits immobiliers auprès des banques. Mais en réalité, « l’autofinancement promis n’était qu’un mirage », résume l’ordonnance du juge.
Les investisseurs se retrouvaient face à des dettes énormes en raison du « phénomène d’empilement de crédits ». La société Apollonia aura vendu plus de 5 000 biens immobiliers pour près d’un milliard d’euros, entre 2002 et 2010. Les appartements vendus sur plan étaient surévalués de « 70 % à 100 %", selon les victimes qui se sont constituées parties civiles dans ce procès qui se poursuit jusqu’au 6 juin 2025.