« On ne bénéficie pas vraiment de l’aide du gouvernement. Il y a un mois, j’ai dû carrément quitter mon travail en tant que conducteur de taxis parce que le propriétaire a imposé à ce qu’on contribue tous les deux pour payer le plein de diesel pour son taxi », a confié à Hespress un chauffeur de petit taxi à Salé. Selon ses explications, ce propriétaire avec qui il a travaillé depuis plusieurs années lui a bien annoncé, lors de la distribution des premiers virements qu’il a reçus le montant alloué par le gouvernement, mais il a tout de même insisté à ce qu’il paye avec lui la moitié des frais de carburant.
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« Une fois que le propriétaire a commencé à me demander, en plus de sa part, de payer 50 % des frais du carburant, j’ai immédiatement quitté et cherché une autre personne avec qui je pourrais travailler sans me soucier des frais que je ne suis pas supposé déposer », a-t-il ajouté. Le problème est bien réel. « Plusieurs conducteurs rencontrent le même problème. C’est comme si les propriétaires ne savent pas qu’on est déjà dans une situation plus que délicate qu’on arrive à peine à gérer », a confirmé un autre chauffeur de taxi.
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Le président l’union syndicale des routiers affiliés à l’Union marocaine du Travail (UMT) apporte, lui, un éclairage. « Le problème est là, mais il n’émane pas des propriétaires des agréments qui ne sont pas les bénéficiaires directes du soutien, puisque la majorité d’entre eux, environ 90 %, ont des contrats avec les utilisateurs ou propriétaires des taxis ». Selon lui, ce qui justifie le fait que ce sont les propriétaires des taxis qui reçoivent l’allocation est que les véhicules sont enregistrés à leurs noms.
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Il admet par ailleurs qu’en général il y a certains propriétaires qui n’ont pas donné le montant de soutien aux conducteurs engagés qui le méritent réellement. « Dans certains cas, les propriétaires exigent aux conducteurs de se taire après qu’ils ont exprimé leur mécontentement les menaçant de les virer au cas contraire. Quelques chauffeurs ont carrément déposé des plaintes contre ces propriétaires, mais qui ont finalement été virés aussi. »