Le Maroc revient de très loin en termes de vague contamination au Covid-19. C’est la raison pour laquelle la décision d’ouvrir les frontières n’est pas du goût de certains spécialistes des questions sanitaires. C’est le cas du Professeur Mustapha Ennaji, expert en virologie à la Faculté de médecine et de pharmacie de l’Université Hassan II de Casablanca, interrogé par Hespress. Tout en respectant la décision prise par le gouvernement, il souligne que décider de fermer ou d’ouvrir les frontières mérite « discussion et analyse ».
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« Aujourd’hui, la décision de réouverture a été prise. Maintenant, il faut se demander comment peut-on pallier aux risques de cette décision. Là est le deuxième volet de la question. Pour s’y faire, il faut se faire vacciner et respecter les mesures barrières, vu que la courbe épidémiologique est dans une phase descendante. Normalement, le pic que connaît le Maroc va persister encore quelques jours avant de baisser vers le 15 février à fin février, selon les données épidémiologiques dont nous disposons », explique-t-il.
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Toutefois, il reconnait que la décision en elle-même est un soulagement pour les populations psychologiquement touchées par les revers des mesures restrictives. Mais la prudence doit être de mise. « On est conscient que les citoyens sont aujourd’hui fatigués de la pandémie et des mesures qui en découlent. Mais il ne faut pas oublier que le Maroc a beaucoup sacrifié et investi lors de cette crise sanitaire, lui permettant de limiter les dégâts. Il faut donc préserver ses acquis en maintenant le respect des mesures barrières, puisque la pandémie est toujours là et les citoyens doivent en être conscients », a-t-il précisé.
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Le Professeur Ennaji estime qu’une telle décision qui pourrait mettre à mal le peu de sécurité sanitaire retrouvée, devrait tenir compte de plusieurs paramètres, notamment celle de l’Organisation mondiale de la Santé. « L’OMS considère toujours le Covid-19 comme une épidémie. Le Maroc, pour le moment, ne peut pas affirmer le contraire et dire que c’est bon on peut considérer le Covid comme une simple grippe. C’est-à-dire que quand la décision sera prise, elle sera basée sur celle de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dont le Maroc fait partie. Il y a cette thèse, mais la décision sera certainement prise dans ce sens », a-t-il expliqué.