Rida Benotmane s’est illustré par la publication sur les réseaux sociaux, d’un certain nombre de messages incendiaires comme celui posté sur Facebook en 2021, appelant à une marche publique contre les atteintes aux droits humains commises par les forces de sécurité. Sur Youtube, il a publié également deux vidéos dans lesquelles il a dénoncé l’injustice sociale et l’utilisation du pass vaccinal comme outil de répression.
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Arrêté le 9 septembre, Rida Benotmane a été inculpé le lendemain pour « outrage à un organisme réglementé par la loi », « outrage à des fonctionnaires publics dans l’exercice de leurs fonctions » et de « diffusion et distribution de fausses allégations sans accord », aux termes des articles 265, 263, 266 et 447-2 du Code pénal, respectivement. Il est également accusé d’avoir enfreint le décret relatif à l’état d’urgence sanitaire.
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À la veille de l’audience qui se tiendra ce jeudi 22 septembre au tribunal de Rabat, Amna Guellali, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Amnesty International, estime que « le seul crime qu’ait commis Rida Benotmane a été d’exprimer des griefs légitimes contre les autorités dans quelques publications et vidéos sur les réseaux sociaux ». Pour elle, c’est encore une manœuvre pour « faire taire les voix critiques » au Maroc.
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Membre de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) et militant politique, Rida Benotmane a déjà été incarcéré pendant quatre ans dans le passé. Actuellement, il observe une grève de la faim pour protester contre sa détention. Il n’est pas le seul militant des droits de l’homme incarcéré en 2022 au Maroc. Il y a Saida el Alami, condamnée en avril dernier à deux ans de prison pour avoir publié des messages sur les mauvais traitements infligés par la police aux journalistes et autres voix dissidentes. Il y a aussi le blogueur Rabie al Ablaq, condamné en avril à quatre ans de prison pour offense au roi par le biais de deux vidéos postées sur les réseaux sociaux.