Pays voisins et frontaliers, le Maroc et l’Algérie partagent la même langue, la même culture et la même religion, mais entretiennent une rivalité sur les plans économique et militaire. Les deux pays aspirent à devenir le leader du Maghreb et à contrôler la région. La véritable pomme de discorde entre Rabat et Alger reste la question du Sahara. Alors que l’Algérie soutient le Polisario et milite pour l’autodétermination du Sahara, le Maroc propose un plan d’autonomie de ce territoire. En 2020, les États-Unis sous Donald Trump ont reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara. Plusieurs d’autres pays, comme l’Espagne, puissance admnistrante du territoire, l’Allemagne, et récemment Israël, lui ont emboîté le pas.
Les relations entre les deux pays se dégradent de jour en jour. Alger a fermé sa frontière terrestre avec Rabat depuis 1994, année où est survenue un attentat terroriste dans un hôtel de Marrakech. La dernière rencontre officielle entre les plus hautes autorités des deux pays remonte à celle entre Mohammed VI et feu Bouteflika en 2005, lors du sommet de la Ligue arabe à Alger, rappelle La Razon. D’année en année, les tensions s’exacerbent. Récemment, l’Algérie a interdit à ses opérateurs économiques d’utiliser les ports marocains pour l’importation et l’exportation de leurs marchandises. Une décision dénoncée par le Maroc.
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Au plan militaire, Alger et Rabat se livrent une véritable course à l’armement, adoptant des budgets record chaque année pour acheter des armes de pointe. Selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI), les dépenses militaires des deux pays représentent 74 % de celles de l’Afrique du Nord, précisant que le budget militaire algérien a déjà atteint 9,1 milliards de dollars, contre 5 milliards de dollars pour Rabat.
Au niveau diplomatique, le Maroc semble en avance sur l’Algérie. Le royaume développe et entretient d’excellentes relations bilatérales avec les États-Unis, l’Europe et Israël. Ces derniers mois, le roi Mohammed VI a réitéré son appel au dialogue et à la réconciliation à l’endroit des autorités algériennes. Mais ces dernières ne sont pas disposées à accepter cette main tendue du monarque marocain. Pour rappel, l’Algérie a rompu en 2021 ses relations diplomatiques avec le Maroc, puis fermé le gazoduc Maghreb-Europe qui desservait l’Espagne via le royaume. Le 15 août 2023, l’ambassadeur du Maroc à l’ONU a appelé à l’autodétermination de la Kabylie, une région berbérophone que l’Algérie tient à garder sous sa souveraineté.